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340 MONOGRAPHIE HISTORIQUE
lois de l'Empire pour effacer toute 'induction de dépendance
C'est un aperçu qu'on ne saurait rejetter, mais la meilleure et
principale raison, c'est que les lois sont l'expression des mœurs
et des idées d'une époque.
Ce code est daté d'Ambérieu (1). Or, il y a dans le dépar-
tement deux bourgs de ce nom, l'un en Bugey, l'autre en
Dombes.Quoiqu'aucun document n'indique précisément lequel
des deux fut la résidence du roi bourguignon, l'opinion des
historiens qui la placent dans le Bugey, semble basée sur des
considérations décisives. En effet, Ambérieu est un des points
dans la province où la colonisation romaine se posa de préfé-
rence, parce que c'est un de ses plus beaux sites. Assis aux
pieds d'une montagne richement accidentée, à l'ouverture de
la vallée de l'Albarine, il domine une vaste plaine très unie
jusqu'aux rives de l'Ain, et qui s'étend par des ondulations
de terrain jusqu'au Rhône. Les antiquités qu'on y a découvertes
et qu'on y découvre, comme il est arrivé tout récemment,
révèlent un établissement remarquable de l'époque gallo-
romaine. Sans doute le roi bourguignon y trouva une
villa patricienne, semblable à celle de Latinus, résidence
agréable placée merveilleusement à sa convenance, sur l'em-
branchement des deux routes de Genève, l'une des principales
villes de ses états, en communication rapprochée et facile
avec Vienne, sa cité royale, par un pays ouvert et au moyen
de la voiefluvialedu Rhône. Ambérieu en Dombes, au con-
traire, n'a pas de vestige d'une importance passée qui date
de cette époque. Sa situation et son mérite topographique ne
justifient aucune induction de cette nature.
Au reste, le code de Gondebaud ne peut honorer un pays ni
une localité, car il consacre les dispositions émanées d'un prince
plus barbare que chrétien. 11 maintient l'esclavage, cette ins-
(i) Dato Ambarriaco, tertia die mensis septembris, Abieno consule.