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276                            NOTICE
   C'est pendant cette année de noviciat qu'il fil son beau Mé-
moire sur le rétablissement en France de l'Ordre des Frères Prê-
cheurs. La question des congrégations religieuses y est trai-
tée d'une manière complète sous le rapport du droit naturel,
du droit politique et de l'utilité sociale. « En quoi consis-
teraient, dit-il, le droit et la liberté, s'il n'est pas permis à des
citoyens d'habiter une même maison, de s'y lever et de s'y
coucher à la m ê m e heure, de manger à la même table et de
porter le m ê m e vêtement? Que devient la propriété, que de-
viennent la liberté du domicile et la liberté individuelle, si l'on
peut chasser de chez eux des citoyens, parce qu'ils y accom-
plissent des actes de la vie domestique? Il faudrait au moins
déterminer le nombre où commencerait le délit, et, au dessous
d e ce nombre, la communauté restant possible, la loi serait
impuissante jusqu'à ce qu'elle eût déclaré qu'un citoyen fran-
çais n'est apte à se loger avec un autre citoyen français que
sous le bon plaisir des rois et des Chambres. Dans les asso-
ciations ordinaires, le droit de se réunir est bien moins évi-
dent, les garanties d'ordre beaucoup moins complètes, et ce-            «
pendant la loi les permet dès qu'elles n'excèdent pas le nom-
bre de vingt personnes. Pourquoi ôterail on aux communautés
religieuses le bénéfice de celte disposition, qui n'est pas même
une disposition libérale? On respectera la liberté de vingt in-
dividus, se réunissant à des jours fixes dans un lieu qui n'est
pas leur propriété, ni leur vrai domicile, et l'on traitera d'al-
 tenlal aux lois la réunion de vingf. individus dans leur pro-
pre maison où ils vivent, paisiblement? Car, et ceci est digne
de r e m a r q u e , aucune association ne donne à- l'Etat des ga-
ranties d'ordre aussi étendues que les communautés religieu-
 ses. La vie commune exige tant de vertus, qu'un monastère,
 où elle est observée sans le secours des lois civiles el par la
 seule force de la conscience, est une merveille digne d'admi-
 ration. »
  Il faudrait, pour faire bien apprécier cette brochure, la citer
tout entière. De pareils écrits, destinés à agir iiumédialement