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266                          NOTICE

à Dijon un théâtre plus digne de son talent. C'est là qu'il est
mort en laissant cinq fils. L'aîné n'existe plus. Le second a
été quelque temps sous-directeur de la Revue des Deux-Mon-
des, et est devenu depuis professeur d'histoire naturelle à
l'Université de Liège. Le troisième est le célèbre prédica-
teur. Le quatrième est architecte et premier adjoint au maire
de la ville de Dijon. Le cinquième est actuellement capitaine
de carabiniers.
    Henri Lacordaire lit ses études au collège royal de Dijon :
 il était toujours à la tête de sa classe. En rhétorique, il obtint
un prix d'honneur hors de concours.
    Il entra ensuite à l'Ecole de droit de Dijon : il en fut l'un
des élèves les plus distingués. Mais ses opinions étaient alors
voltairiennes et démocratiques.
    En 1821j on le reçut membre d'une société d'études litté-
raires dont l'esprit général était monarchique et religieux.
De ce nombre était un poète plein d'espérance, M. Brugnot,
dont les lettres eurent bientôt à déplorer la perte , et M. Fois-
sel, maintenant juge à Beaune, connu par plusieurs ouvrages
remarquables, et entre autres par son Histoire du président de
Brosse. Dans ses rapports avec les membres de cette so-
 ciété, Henri Lacordaire perdit une partie de ses préjugés
 politiques et philosophiques. L'année suivante, il fut reçu
avocat et partit pour Paris^ où il alla faire son stage. On l'avait
adressé à M. Guillemin, avocat à la cour de cassation, qui
l'employa en qualité de secrétaire. M. Guillemin était un
avocat très occupé, un homme consciencieux et un chrétien
fervent. Henri Lacordaire fit en même temps partie d'une Con-
férence de jeunes avocats présidée par M. Berryer^ et d'une
Société littéraire qui se réunissait chez M. Bailly. Ainsi, là en-
core, le jeune avocat Lacordaire se trouvait dans un milieu
où les idées qu'il avait puisées au Collège devaient continuer
à se modifier. Il travaillait beaucoup, et révélait toujours la
même supériorité intellectuelle. Ses mœurs étaient pures, et
il se livrait peu aux plaisirs du monde. Mais il était toujours