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200 EXCURSION DANS LE MIDI. le résultat d'une opinion mûrement réfléchie, car, à celte épo- que, Marseille étail heureuse et prospère. Mais il ne faul pas perdre de vue que si les grandes communes de France ont dû leurs chartes d'affranchissement à la royauté, Marseille tenait d'elle-même et de l'ancien régime municipal établi p a r l e s Romains ses droits et ses franchises toujours amoin- dries par les rois de France. Cela expliquerait au besoin l'attitude si différente que prirent les deux plus grandes villes du Midi, Lyon et Marseille, lorsque vint à éclater la révolution de 1789. En effet, l'étal politique de Lyon avait gagné sous les rois de France à peu près tous les privilèges que Marseille avait perdus. La ville de Lyon jouisssait du droit de se garder elle- même ; elle était exemple du logement des gens de guerre. Les régiments ne faisaient que la traverser et logeaient dans les faubourgs. Le commandement de la ville était habituel- lement confié au prévôt des Marchands. L'aulorité municipale avait à sa disposition, pour mainte- nir l'ordre et la tranquillité clans la ville, une compagnie franche détachée du régiment du Lyonnais ; celte compagnie a passé, non plus que le fait consommé