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24C                 EXCURSION DANS LE MIDI.

ressentais. J'étais resté devant ce délicieux spectacle, immo-
bile et droit comme un point d'admiration !
   Notre cicérone, de son côté, n'avait pu s'empêcher de rire
de ma pose extatique.
    Cependant une chose faisait faute à mon ravissement de
touriste : il me manquait l'explication du beau panorama que
j'avais devant moi el quelques notions hisloriques sur les
lieux. Je pensai que c'était le cas de recourir à mon Guide
de l'Etranger à Marseille ; j'ouvris le livre, je le feuillelai avec
empressement, et m'arrêtant au litre que je cherchais, voici
les renseignements que j'y trouvai :
  Promenade Bonaparte. — Celle promenade est située au bout du cours du
même nom. On y jouit d'un coup-d'œil magnifique.

  Cela est parfaitement vrai^ el le Guide de l'Etranger, en
publiant de pareilles choses ne se compromet pas du tout.
La seule objection à faire, c'est que l'étranger à Marseille en
sauia tout autant que son livre avant de le consulter.
   Par bonheur nous avions auprès de nous un autre guide
qui voulut bien suppléer à ce qui manquait à celle notice,
rédigée dans un esprit évidemment trop lacédémonien. Nous
ne pouvions qu'y gagner sous tous les rapports. M. J. M...
est un marseillais sachant sa ville de Marseille sur le bout
du doigt; il en parle en homme intelligent et instruit,
qui a employé les loisirs d'une fortune honorablement ac-
quise à étudier l'histoire de son pays, philosophiquement et
pratiquement. Aussi ce qui n'aurait été pour beaucoup d'au-
tres qu'une indication sèche el stérile devint avec lui une
intéressante causerie, une revue des temps el des lieux, pit-
toresque et instructive, quelquefois même passablement ma-
ligne à l'endroit de Marseille et des affaires-locales. M. J. M...
n'est pas de ces provinciaux qui veulent forcer l'admiration
des étrangers pour leur ville natale^ quitte à se dédomma-
ger entre compatriotes de leur extrême indulgence pour la
pairie.