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218 DE L'ÉTAT ACTUEL DE LA PHILOSOPHIE ra les noms glorieux de philosophie de la liberté et de philoso- phie du christianisme. Il est de toute éternité (ainsi Schelling commence celle phi- losophie positive) une existence aveugle et nécessaire [das Blindseiende, das unvordenkliche Sein). De toute éternité celle existence est arrivée à la conscience d'elle-même. C'est elle que nous appelons Dieu ; la Trinité est son essence. Dé- sirant être connu, Dieu a créé le monde et l'homme qui en est comme la splendeur suprême. Malheureusement l'homme est déchu de sa pureté primitive, et par suite du péché d'Adam le tils de Dieu lui-même est tombé de son trône et a perdu sa personnalité. Le libre développement des religions pouvait seul porter remède à ce malheureux état de choses. Le paga- nisme, se perfectionnant par degrés, fut le premier pronostic de la grande régénération universelle. Le Fils de Dieu et les habitants de la terre, après avoir commencé à se relever déjà dans le zabéisme, parvinrent à une plus haute perfection dans le culte de Bacchus. Ils atteignirent dans les mystères grecs à lout ce que les culles payens peuvent conférer de vie religieuse et de bonheur [Philosophie de lamythologie).Mais ils devaient aller encore plus loin; ils le firent. En Christ le fils de Dicif a heureusement retrouvé sa personnalité et sa gloire. Par le moyen de l'Eglise chrétienne les hommes ont retrouvé le chemin du salut. C'ast ainsi que tout a fini par contribuer au développement suprême et au plus grand bonheur de tous, par l'entremise de cette religion absolue qui apparut d'abord dans le catholicisme comme christianisme de saint Pierre, r e - produisit ensuite dans le protestantisme le type réformé par saint Paul, et va bientôt, se revêtant d'une forme nouvelle et plus parfaite, proclamer avec saint Jean que l'amour seul est identique avec le salut [Philosophie de la Révélation). Voilà quelques-unes des idées fondamentales de cette doctrine, dont Schelling lui-même a fait lant de bruit à Ber-