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208 DE L'ÉTAT ACTUEL DE LA PHILOSOPHIE cela défendre le pur empirisme, trouverait aussi des repré- sentants. C'est ce qui est arrivé. La lutte de Beneke contre les adhérents de la doctrine logique n'est pas la seule mani- festation de la réaction qui s'opère actuellement contre l'idéa- lisme dialectique dans la capitale même où cette philosophie n'avait naguère presque aucun contradicteur. De différents côtés encore, des voix s'élèvent pour réclamer en faveur de la science véritable, et des droits sinon exclusifs, au moins posi- tifs de l'empirie contre un formulisme qui n'a su que trop longtemps voiler les défauts de ses déductions aprioriques par l'aplomb dictatorial avec lequel il proclamait sa propre per- fection. A côté de Beneke se placent plusieurs penseurs qui, sans bannir de la philosophie tous les éléments aprioriques , protestent avec énergie contre les excès de la spéculation hé- gélienne, soutiennent avec force la nécessité de l'expérience, et reviennent plus ou moins des hauteurs vaporeuses d'une logomachie métaphysique aux données claires de la psycholo- gie et aux vérités éternelles que proclame la conscience in- time. C'est ici que se présente à nous, en première ligne, le nom d'un philosophe qui est devenu pour le hégélianisme un enne- mi d'autant plus dangereux qu'il a posé nettement toutes les questions sur le terrain d'une logique claire et rigoureuse, et que, choisissant comme point de mire le cœur même de la doctrine spéculative, il a concentré tous ses efforts dans l'at- taque de celte dialectique orgueilleuse que les hégéliens ont tous regardé jusqu'ici comme le rempart le plus inexpugnable de leur système. Ce n'est pas sans s'être préparé de longue main à celte lutte importante, que Frendelentourg est descendu dans l'a- rène où il attaque en ce moment avec tant de courage et tant de bonheur des combattants auxquels on s'était presque habi- tué à ne pas disputer la victoire. Plusieurs ouvrages estimés