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              LES RELIGIEUSES DES DEUX^AMÀNTS.                      145

Deux-Amants. Ce fut elle qui engagea le Père Alexandre à
écrire la vie de la révérende mère Matthieu (1).
   Le nouveau monastère était admirablement situé. Peu dis-
tant de la ville et de ses grandes rumeurs, il se mirait dans
les eaux d'une rivière qui lui apportait la plupart des choses
nécessaires à la vie ; il était couronné par les dédales d'un
bois assez épais pour y conserver l'été la fraîcheur des fon-
taines, assez clair pour permettre la vue de la Saône et des
verdoyantes collines qui la bordaient de tout côté. La maison
était bâtie à neuf, ornée d'un cloître élégant et commode, et
pouvait aisément contenir soixante à quatre-vingts Reli-
gieuses.
   La Révérende Mère Matthieu fut élue, pour la troisième
fois, supérieure de son couvent defiellecour, le 20 mars 1666.
Quand les six ans de sa supériorité furent échus, en 1672, la
communauté de Sainte—Elisabeth choisit à sa place la Mère
Magdeleine de Saint-François, qui portait dans le siècle le nom
de Seigneur. Dès que ses deux triennaires furent passés,
le suffrage des Religieuses revint encore à la Mère Magdeleine
du Sauveur, le 19 mars 1678. Elle avait alors 72 ans, et se
montrait encore aussi empressée aux plus humbles devoirs,
aussi active partout que la plus jeune de ses sœurs. Jamais
elle ne manquait d'être présente aux Matines. si ce n'est
lorsque de violents accès de fièvre la retenaient au lit, et que
le médecin lui défendait de lire l'Office. Encore même se mel-
tait-elle alors à genoux sur son lit, et prolongeait-elle son
oraison jusqu'à ce que l'on sortît du chœur.
   Parmi ceux qui dirigèrent cette noble femme, on cite en
premier lieu l'abbé de Saint-Just, qui mourut au mois de
mars 1670; le R. P. de la Chaize, qui le remplaça jusqu'au

  ( i ) L e Père Alexandre, de Lyon. Vie de la Mère Magdeleine du Sauveur
pag. 85.
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