page suivante »
146 ANCIENNES INSTITUTIONS RELIGIEUSES DE LÃON. jour où il fallut quitter Lyon pour accompagner son Provin- cial; enfin, le P. de Saint-Rigaud, professeur de théologie, aussi distingué par sa piété que par sa doctrine. Elle mourut le 3 septembre 1680, et fut inhumée dans le caveau sépulcral de l'église du monastère. Cette église pos- sédait plusieurs bons tableaux de Stella (1). Si le monastère des Deux-Amants portait un nom si étrange pour un couvent, c'est, nous l'avons dit, parce qu'il avait été bâti près d'un monument antique sur lequel on a fait bien des conjectures. Nous ne saurions nous arrêter à celle de Paradin (2), que Rubys appelle une Paradine, et qu'il rem- place par une Rubysiade , qui ne vaut guère mieux. L'antiquaire Jacob Spon (3) croyait que ce devait être un de ces petits temples qu'on élevait souvent à l'entrée des villes, en l'honneur de quelque divinité païenne, et il em- brassait cette opinion parce qu'il lui semblait voir, à la forme du monument, ou que c'était un autel, ou bien qu'autrefois il avait dû y en avoir un. Mais les païens ajoutaient souvent aux tombeaux une sorte de petit temple qu'ils appelaient sacellum (4), et ils en usaient ainsi pour deux raisons. La première, c'est que les tombeaux étaient consacrés aux dieux Mânes (Dis Manibus) ; la seconde, c'est qu'on voulait par ce moyen, les sauver des mains des larrons et des violateurs de sépulcres (5). L'avocat Brosselte (6) émet une opinion embrassée par le (i) Guillon, Lyon tel qu'il ttlait et tel qu'il est, pag. g5, 2 e édition. (2) Mémoires sur l'Histoire de Lyon, pag. i n . (3) Recherche des Antiquités et Curiosités de la ville de Lyon, pag. 120. (4) Sacella in sepulchrorum Å“dificiis sunt veluti pusilla templorum exem- plaria. Léo Alb. de re Å“dific. Cap. 3. (5) Bergier, Histoire des grands Chemins de l'Empire, pag. 262. (6) Eloge Hist. de Lyon.