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144    ANCIENNES INSTITUTIONS RELIGIEUSES DE LYON.

menls qu'elle y avait apportés , et le lendemain , l'abbé de
St-Just vint bénir l'établissement et y célébrer la messe. Bien-
tôt la révérende Mère ayant fait venir d'autres Religieuses,
de façon à ce qu'elles fussent au nombre de douze, on fut en-
core en mesure, au bout de deux jours, de chanter l'office
divin (12 octobre 1655.)
   La maison de Saint-Just avait une quinzaine de Religieuses
en 1656 (1); elle fut trouvée trop étroite, et il fallut chercher
un autre lieu. Celle des Deux- Amants, au faubourg de Vaise,
était alors en vente ; on se détermina à l'acheter. Le 1 er jan-
vier 1657, la révérende Mère fit venir à son monastère de
Bellecour les Discrètes de celui de Saint-Just, et, après avoir
donné les dernières paroles pour l'achat projeté, ce fut le
lendemain que l'on passa le contrat. Pendant huit jours, la
mère Magdeleine-du-Sauveur s'employa avec une rare ardeur
ù disposer la maison nouvelle, ne rentrant à Bellecour que
vers le soir pour y prendre son unique repas, une légère col-
lation. Lorsqu'elle eut tout ajusté convenablement, le 10 jan-
vier, elle manda au couvent de Bellecour les Religieuses et
les Pensionnaires de Saint-Just, et, l'après-dînée, les fit mon-
ter dans dix carrosses avec les mères ou parentes des élèves,
puis les conduisit à la maison des Deux-Amants. L'abbé de
Saint-Just, grand-vicaire du diocèse, Supérieur des Religieu-
ses, y arriva aussitôt après, et, assisté de deux prêtres et
trois acolytes, bénit avec les cérémonies accoutumées la cha-
pelle et toute la maison, puis adressa aux Religieuses et aux
Fidèles qui remplissaient l'oratoire une allocution appropriée.
   Il régna un tel accord entre les deux monastères, qu'après
la mort de la mère Magdeleine-du-Sauveur, celui de Belle-
cour élut pour Supérieure la mère Debilly, du monastère des


  (i) Chappuzeau, Lyon dans son Lustre, page 73.