Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
122        RE L'ÉTAT ACTUEL DE LA PHILOSOPHIE
une ignorance complète du danger auquel on s'expose en
s'abandonnant sans restriction à la marche de la logique hé-
gélienne, et une conviction religieuse assez énergique pour
que, chez les penseurs donl nous parlons, la foi l'emporte sur
la spéculation dans le cas d'une collision désespérée. Ce n'est
là ni le développement normal des principes hégéliens, ni une
philosophie dont on puisse dire qu'elle est d'accord avec elle-
même.
    Comme la vénération que Hegel a vouée aux formules or-
thodoxes de la doctrine chrétienne n'a jamais été bien sin-
cère, comme ce philosophe a toujours su laisser planer un
vague indéfinissable sur tout ce qui pouvait trahir le secret
de ses tendances soit théistes soil panthéistes, et qu'enfin
l'ensemble de son système est tout aussi peu favorable à l'or-
thodoxie qu'à la doctrine de la transcendance de Dieu, le
nombre de ceux qui constituèrent la droite hégélienne n'a pas
été considérable. Aussi cette tendance n'est-elle pas repré-
sentée à l'université qui nous occupe. Ce n'est qu'en dehors
des salles des cours, qu'elle possède à Berlin un chaleureux
défenseur dans la personne d'un des disciples les plus célèbres
de Hegel.
    Jurisconsulte distingué, homme d'une piété sincère et sé-
rieuse , disciple enthousiaste d'une philosophie à laquelle il
 a confié la défense de sa foi la plus sacrée, GOESCHEL mérite
 d'être cité honorablement par nous, quoiqu'il ne fasse pas
partie du corps enseignant dont nous voulons nous occuper
de préférence. Ce savant s'est efforcé de prouver par les pures
catégories de la logique quelques-uns des dogmes qu'il tient
pour immédiatement certains : l'immortalité de l'ame, la
personnalité de Dieu et la divinité de Jésus-Christ. Goeschel
 a fait de pieux efforts pour défendre la science absolue,
pour établir la seule puissance de l'idée, pour introduire dans
l'étude du droit la théologie orthodoxe jointe à la philoso-