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EXPOSITION DE 1844-1845. 7â Autrefois M. Flachéron croyait que ce que les artistes ap- pellent aujourd'hui paysage historique était le genre où le grandiose est de la prétention, la nature de la convention, et la poésie du système. Sa Vue du lac d'Albano atteste de son envie de revenir à des idées plus justes ; rien de mieux composé, de mieux ajusté que ce paysage, dont les premiers plans et les mille minuties dont le sol se couvre, sont reproduits avec une grande supériorité. Il y a du nerf, de la vie dans cette peinture à laquelle on ne peut reprocher qu'un peu de fausseté dans le coloris. M. Servan nous a paru mieux inspiré dans les Bords du Tibre; la couleur de ce tableau est solide et brillante; l'effet en est simple et vrai. M. Servan s'est montré observateur moins consciencieux dans son autre vue d'Italie. M. Fonville a un peu calomnié le ciel et la mer de Pro- vence dans sa Vue de Cannes; moins beau, c'eût été plus vrai Nous préférons sa Vue de VArbresle fort harmonieuse de ton et d'un heureux choix ; il a été moins heureux dans sa ma- rine dont les vagues sont d'une solidité fort rassurante. Il faut aimer la mer et l'étudier longtemps avant de pouvoir rendre avec vérité le moindre de ses mille effets capricieux. M. Sutter lui, croit imiter des vieux tableaux la couleur que leur donne le temps, à l'aide des glacis dont il couvre les siens ; nous avons peu de sympathie pour ce genre de pein- ture qui donne aux arbres la lourdeur du plomb, aux terrains l'inconsistance aqueuse d'une mare, aux eaux un empâte- tement glaireux couleur de lessive. Nous n'entreprendrons pas de démontrer le mépris de toute perspective qui se fait sen- tir dans toutes les compositions de M. Sutter. Puisque nous n'avons rien à louer dans ces œuvres mal venues, abrégeons- en la critique. M. Désombrages, Pessonneaux ne sont ni pi- res, ni meilleurs qu'à l'ordinaire. M. Flandrin qui s'est enrôlé sous la bannière ingriste (un