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68              SOCIÉTÉ DES AMIS-DES-ARTS.

sa facilité), a voulu à toute force aborder le genre sérieux.
Nous ne savons pas si, après lout, la Traversée du Havre
à Honfleur n'était pas une plaisanterie de meilleur goût que
cet éternel Spilzberg sur lequel M. Biard nous fait des con-
tes si répétés. Que si l'on étudie avec soin son Négrier,
l'on peut y trouver de bonnes parties, mais aussi de nom-
breux défauts ; son dessin manque de vérité, et sa compo-
sition de clarté; il en a fait une scène de confusion dans
laquelle il y a beaucoup d'agitation partout et pas d'action
générale. Il y a manque complet d'unité et de concentration
d'intérêt ; les figures du second pian semblent ambitieuses de
la place de celles du premier plan ; on voit que l'artiste
a reculé devant l'idée de prendre un parti qui aurait rejeté
dans l'ombre quelques personnages qu'il s'est plu à peindre
comme s'ils avaient dû dominer l'action. Une lumière rou-
geûtre qui gêne l'œil, éclaire ce tableau qui peut séduire au
premier aspect, mais qui ne soutiendrait pas l'analyse.
    Nous qui ne pensons pas que la peinture ait été créée pour
descendre au niveau de la lithographie, nous croyons prendre
les intérêts de M. Biard plus qu'il ne les a pris lui-même
en passant sous silence sa Convalescence dans une Etable et
surtout son Curé de campagne.
    Entièrement étranger à tout sentiment d'élégance et de
distinction, M.^LepauIe nous représente toujours des fem-
 mes aux chairs malpropres, habillées d'étoffes fanées. Ses sa-
tins, ses dentelles ont toujours l'air d'avoir été achetés au
Temple pour être portés par des comtesses à trois francs la
séance. Quant à son Odalisque, nous lui dirons de cacher
sa nudité qui est indécente, puisqu'elle est laide ; qu'elle re-
prenne ses vêtements et qu'elle pose pour les grisetles, voilà
son lot. M. Lépaule est. comme toujours, complètement en
 dehors des questions du progrès. Il fait en cela preuve d'un
bon esprit et d'un grand bon sens. La foule l'a adopté avec