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                   EOPOsmoN 1844-1845.                       69
ses défauts, elle l'abandonnerait peut-être, s'il s'en corri-
geait.
   Arrêtons-nous devant la grande composition de M. Char-
pentier qui gagne tant à être étudiée. C'est une précieuse
page historique empreinte de celte grandeur militaire des
armées impériales dont nous sommes déjà si loin. Ces phy-r
sionomies nobles et fières, ces tournures pleines d'aisance
et de crânerie, ces équipements si bien ajustées, ces soldats
conscrits et grognards, fantassins, cavaliers, enfants de troupe
el vivandières, nous ont ramenés déjà bien souvent vers cette
page remarquable. Quel mouvement et quelle variété d'allu-
res dans ces groupes de soldats réunis à table ou au feu
du bivouac ! Le jeune tambour du premier plan est un de
ces heureux types militaires qui ont fait la fortune de plus
d'un tableau d'une moindre valeur que celui de M. Char-
pentier. Nous connaissons de Bouchot, cet artiste mort si
jeune, avec lequel M. Charpentier a plus d'un point de res-
semblance, une magnifique toile ébauchée, qui représente
Napoléon après le passage du Mont-St-Bernard, montrant
à ses troupes fatiguées les plaines de la Lombardie, qui eût
fait un magnifique pendant a cette belle page. M. Char-
pentier était à la hauteur de son sujet, et l'exécution pleine
de franchise et de facilité, sans abus, ne lui a pas fait dé-
faut. L'aspect local est vrai, la composition bien entendue;
tontes les figures se détachent en sombre sur les fonds
blanchis par la neige, el les vigueurs sont réparties entre
elles de manière à les reporter progressivement à leurs
plans. On voit clairement que si ce peintre a chance de
dépasser ses limites habituelles, c'est dans les sujets qui
demandent, avant tout, de l'arrangement et de l'observa-
tion.
  Ceux de nos peintres qui n'ont pas habité l'Italie ne de-
vraient pas se risquer à traduire les têtes méridionales. C'est