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504 DU BIEN DASS L'ABSOLU lion de l'être. Et, comme la privation de l'ôlre est la douleur, de là encore le réveil de la haine. Car le bien pour nous, c'est tout ce qui accroît notre être, et le rapproche de la vie a b - solue; et le mal, c'est tout ce qui nous prive de l'être et nous éloigne du bonheur. Or, la haine repousse tout ce qui est autour de soi comme lui étant contraire, de là encore l'éloignement pour l'être. C'est ainsi que surgit ce terrible cercle vicieux de la douleur et de la haine qui s'élancera dans l'effrayante et éternelle rotation. De sorte que, ontologiquement, si l'homme trouve la vie et le butde la vie,c'est-à -dire le bonheur, ce doit être nécessai- rement par la loi divine, l'amour ; et s'il perd la vie et trouve son opposé, c'est-à -dire la douleur, ce doit être nécessairement par la lot de mort, la haine. Le bien universel est sorti de l'a- mour ; le mal universel a dû prendre sa source dans l'égoïsmc. Nous pouvons faire maintenant l'application de ces lois es- sentielles au cas qui nous occupe. L'être créé qui a étouffé en lui la loi d'amour, au lieu de s'ordonner par rapporta la création, et de la rattacher par ses liens à sa source, veut ordonner la création par rapport à soi, et en briser tous les liens pour se la rattacher à lui-même. Il s'efforce de ramener les lois universelles à sa fin par- ticulière, se posant, lui, comme cette unité à laquelle tout doit se rattacher, sans autre but que de satisfaire brutalement l'égoïste envie de son orgueilleuse personnalité. Car, après tout, ce qu'il veut dans son moi, c'est jouir ; il ne se veut lui-même que pour jouir, et jouir seul dans le cercle que trace autour de lui l'envie. Pour renoncer à jouir seul, il faudrait qu'il attendit que l'absolu s'ouvrit à son amour ; et c'est ce que la cupidité, qui naît de l'égoïsme, ne lui permet pas. La loi d'amour, qui résulte du principe d'unité, en distri- buant la conservation à tous les êtres, les coordonne et les