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458 DU BIEN DANS L'ABSOLU sa perfection. Quand une imperfection, ou une violation de sa îoi, a lieu dans un être, c'est qu'on l'éloigné de son état na- turel; sa vie est, désormais compromise. Tout être est bien, ou ne serait pas. L'être vit dans sa perfection comme dans son ordre naturel. L'ordre pour un être n'est que son état de perfection. Ainsi, au sein de la création, tout a été déposé dans l'exis- tence, c'est-à -dire dans sa perfection, c'est-à -dire selon sa loi. Car ce monde n'est que pour suivre ses lois. La notion de l'exis- tence et celle du mal sont deux notions contradictoires, comme le seraient les deux notions simultanées de l'être et du non- être. De là , après avoir créé, Dieu s'écrie : Omnia valdè bona ! Le bien règne dans le monde. Et lorsque la science a reconnu le monde, elle s'écrie à son tour que tout est très bien ; et le plus grand savant n'est que le plus grand admirateur de l'œuvre de l'existence. Car la science n'est que la connaissance des merveilleux rapports des lois avec les êtres, des êtres avec leur but ; et des lois, des êtres et de leur but avec le plan de l'ordre universel. L'ordre parfait est tellement l'état de tout être, que décou- vrir une vérité, c'est découvrir une perfection. Découvrir de nouveaux faits, c'est découvrir de nouveaux rapports ; décou- vrir de nouvelles propriétés, c'est découvrir de nouvelles con- venances ; et découvrir une nouvelle loi, c'est découvrir de nou- veaux accords. L'homme de génie est celui qui porte dans son esprit un plus vif instinct de la perfection. Savoir, c'est r e - connaître l'admirable perfection de ce qui est. En étudiant les corps minéraux, on a été étonné de la netteté de leur cristallisation. En étudiant les corps vé- gétaux, on a été surpris de la régularité de leur forma- lion. En étudiant les animaux, on a été ravis de la mer-