page suivante »
LES DEUX PROFESSEURS. t/É> mon amé ï^éon Sôûdec. J'aimais à visiter, il y a quelques années encore, le quar- tier où était située la petite école que je fréquentais dans mon enfance; ma mère m'y envoyait plutôt pour se mettre à l'abri de mes imporlunités que pour me rendre savant. C'é- tait une bonne et louable pensée qui l'avait guidée, j'étais enlevé aux dangers de l'oisiveté, et je trouvais au retour la maison plus agréable. Heureux temps que celui de l'école ! Qui ne se rappelle avec bonheur cette série de petites félicités qui commencent, se terminent, n'existent que là , et qui reviennent plus tard dans nos souvenirs toujours si fraîches et si riantes! C'est à l'école que naissent ces premières liaisons que le temps rend si précieuses et si chères, qui survivent à nos jeunes années, que la mort seule a le pouvoir de briser. Il me semble que c'était hier que j'échangeais mon déjeuner contre celui de mon camarade, et que je rentrais triomphant à la maison, (i) Sous ce titre, M. Henri Monnier va publier bientôt un nouveau volume d'observations et de critiques de mœurs. Ce sera un digne pendant à ses spi- rituelles Scènes populaires qui ont obtenu un si légitime succès.