Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                  SUR LE R. P. LACORDAIRE.                     269

   Un peu plus de trois ans après son entrée à Saint-Sulpice,
le 22 septembre 1827, l'abbé Lacordaire était revêtu du ca-
ractère sacré de la prêtrise. Sa nouvelle et sainte carrière
allait commencer.
   Au commencement de 1828, M. de Quélen, archevêque de
Paris, qui prenait dès lors beaucoup d'intérêt à son jeune
lévite, le plaça comme aumônier dans un couvent de Reli-
gieuses de la Visitation. L'abbé Lacordaire ne demandait pas
mieux à cette époque, que de trouver, dans un poste de ce
genre, du loisir pour l'élude. Il voulait se préparer à la prédi-
cation par de longs et sérieux travaux.
    Un peu avant son entrée à Saint-Sulpice, Henri Lacordaire
avait fait la connaissance de M. l'abbé de La Mennais. Il con-
tinua d'entretenir des relations avec le célèbre écrivain, sans
que ces relations eussent un grand caractère d'intimité. C'est
vraisemblablement par l'intermédiaire de M. de La Mennais
qu'il fut mis en rapport avec l'aumônier du collège d'Henri IV,
M. de Salinis. Or, en 1829, quand M. de Salinis fut appelé
à la direction du collège de Juilly, il fit passer ses fonctions
d'aumônier à l'abbé Lacordaire, qui les accepta avec assez
d'empressement. L'abbé Lacordaire, qui se sentait appelé à
l'apostolat spécial de la jeunesse, croyait trouver là une occa-
sion d'en commencer l'exercice. Mais bienlôL il s'aperçut
qu'il était impuissant à lutter contre les mauvaises tendances
qui régnaient alors dans l'Université, au moins à Paris. Loin
de pouvoir étendre parmi les étudiants de son collège les sen-
timents de la foi, il voyait avec désespoir que, parmi ceux qui
en sortaient chaque année, il y en avait à peine nu ou deux
qui eussent conservé l'habitude des pratiques de la religion.
Il s'entendit à ce sujet avec les aumôniers des autres collèges
de Paris ; tous avaient à déplorer des résultats à peu près
semblables ; de concert avec eux, il rédigea un Mémoire sur
l'état religieux et moral des établissements universitaires confiés
à leur direction spirituelle. Ce mémoire, remarquable par la
vigueur du style, est le premier avertissement officiel donné