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248 EXCURSION DANS LE MIDI. de la part de cette nation de calculateurs et de marchands. Rome semblait dire aux Marseillais : « Bonnes gens, nous acceptons voire alliance, nous vous accordons notre amitié, mais à condition que vous la paierez. » Aussi, toutes les fois que les Romains avaient besoin d'argent, ils étaient sûrs d'en trouver à Marseille. Un jour, Pompée passant p a r c e l l e ville pour aller livrer bataille à Sertorius, s'aperçut tout à coup qu'il lui manquait le nerf de la guerre ; il en dit deux mois à ses amis de Mar- seille qui s'empressèrent de lui ouvrir leurs caisses. Pompée y plongea ses mains jusques aux coudes : après quoi, en témoignage de sa satisfaction et de son estime, le général romain fit cadeau à ses bons alliés des terres en landes qu'il venait d'enlever aux Volces Arécomiciens. Mais, quelque temps après, Pompée s'élant brouillé avec César, et César ayant vaincu Pompée pour lequel Marseille avail pris parti un peu étourdiment, César, après un siège qui fait honneur au courage de nos pères, reprit aux Marseillais les terres que leur avait octroyées Pompée. L'Histoire ajoute même qu'il prit avec cela beaucoup d'autres choses, telles que leur a r - senal, leurs galères, tous les établissements du littoral d e l à Gaule et leurs colonies : Agde, Antibes, Cylhariste (aujour- d'hui la Ciolat), Nice, Olbia, Avignon, etc. Seulement, et en échange de ce qu'il leur avait pris, César laissa dans la ci- tadelle deux nouvelles légions romaines, sans doute afin de mieux garder l'amitié des Marseillais, ajoute notre annaliste. Puis, s'arrêlant tout à coup : — Voilà , dit-il, que, sans y songer, je fais ici le régent de collège. Et, s'adressant aux dames qui nous accompagnaient, il leur demanda pardon pour son epitome et ses légions r o - maines. Nous le priâmes de vouloir bien poursuivre un récit au- quel le panorama des lieux prêtait un nouvel intérêt. M. J. M... continua obligeamment. Des habitations nombreuses, dit-il, ne lardèrent point à se