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          LE P. LACORDAIRE A LYON.




   On sait l'histoire de cet orateur chrétien, si passionné et si ha-
bile à remuer la foule, surtout les jeunes têtes. D'abord incroyant et
destiné au barreau, il est ramené à la foi par un honnête avocat,
passe à l'école de l'abbé de Lamennais avec d'autres disciples, le
comte de Montalembert, l'abbé Gerbet, etc.; jette dans le journal
de Y Avenir toute la chaleur d'une ame conquise au christianisme, et
ayant à lutter avec une révolution en bouillonnement, avec l'oppres-
seur de la Pologne, avec tous les geares de passions ou d'erreurs.
Il devient prêtre, et se voit obligé de se séparer d'un maître illus-
tre et à jamais regrettable; se fait moine, dans un siècle qui a peur
d'une robe de moine; publie un Mémoire en faveur des Dominicains,
s'occupeà relever leur Ordre, et le voilà Frère Prêcheur, lui qui
était, certes, fort bien organisé pour faire brillamment son chemin
dans le monde. En quelques années, il se crée un auditoire sous les
voûtes de Notre-Dame, et, où qu'il parle, voit se presser autour de
lui des hommes avides de recueillir cette parole vive et colorée.
    Voilà ce que les hommes deviennent sous la main de Dieu. Ils
avaient pris une route ; la Providence les amène sur une autre voie,
au grand étonnement de ceux qui ne comprennent pas les illumina-
tions subites, ni les voile-faces de la pensée chrétienne.
    Cet homme que nous avons dit, Lyon presque entier en est main-