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184                        ANTOINE

lingues de cet établissement. Il fut reçu, dans deux concours
successifs, chirurgien interne de l'Hôtel-Dieu et de la Charité,
et l'Administration, qui n'avait pas tardé à l'apprécier, n'at-
tendit pas son tour de rôle pour le mettre en activité; elle
créa en sa faveur une place d'interne à l'hospice de la Cha-
rité. Là, il parut avec éclat aux concours qui eurent lieu en
1832 pour le majorât de ces deux hôpitaux, et si ses émules
furent plus heureux que lui, il montra qu'il était capable,
comme eux, d'occuper le poste auquel il aspirait.
   A vingt-un ans, reçu docteur de la Faculté de médecine de
Strasbourg, il était venu se fixer à Lyon, où il professa des
cours de chirurgie qui firent briller, devant ses nombreux élè-
ves, la solidité de son jugement et la facile variété de son ins-
truction. En 1825, nommé médecin assermenté près les cours
et tribunaux de Lyon, il gagna bientôt l'estime et la confiance
de la magistrature par les connaissances spéciales et la pro-
bité sévère qu'il apportait dans l'exercice de ses fonctions.
Les frères de Saint-Jean-de-Dieu le choisirent pour l'un des
médecins de leur établissement naissant, et l'administration
de l'hospice de l'Antiquaille lui confia peu de temps après le
service des aliénés; il se livra avec une sorte d'enthousias-
me à l'élude des maladies mentales, en fouillant dans tout
ce que les médecins anciens et modernes ont écrit sur ce
sujet.
    Lorsque la révolution de 1830 éclata, la prestation du ser-
ment de fidélité fut imposée aux médecins de l'Antiquaille;
deux d'entre eux s'y refusèrent, le docteur Faivre le premier.
Il fut donc obligé de quitter sa place.
   En 1832, on lui attribua une énergique pièce de vers qui
circulait à Lyon contre la famille d'Orléans; le docteur Faivre
se présenta avec confiance à la Cour d'assises, plaida lui-
même sa cause et obtint du jury un verdict d'acquittement.
Ce fut alors qu'il publia un petit écrit : Défense de M. Faivre,