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ET ADÉODAT FAlVKE. 171 lui inspirait une répulsion, légitime d'ailleurs, qu'il exprimait parfois avec une grosse explosion d'hilarité. Nous l'avons vu heureux, pendant plusieurs jours, de quelques-uns de ces mots qu'Horace appelle sesquipedalia verba. M. Antoine Faivre était né à Besançon, le 17 avril 1768, et appartenait à une honorable famille de celte même cité. 11 fit ses premières études sous les yeux d'un précepteur parti- culier, avec lequel il voyagea en Angleterre, eu Allemagne et en Suisse. Il séjourna un peu de temps à Fribourg, d'où il revint chez lui avec la connaissance de la langue allemande, qu'il eut occasion d'y étudier plus lard encore. A l'époque de la Terreur, la famille de M. Faivre avait été incarcérée, et le scellé apposé à la demeure paternelle. M. Faivre dé- ploya alors, dans l'intérêt des siens, un rare sang-froid et un dévouement profond. Quant à lui, il n'échappa à la mort qu'à force d'argent, et en vertu d'une somme assez forte qu'il faisait délivrer à un geôlier tous les décadis. Ce fut la chute de Robespierre qui le sauva ; il retourna alors a Fribourg. Par des temps plus calmes, M. Faivre rentra en France, se livra quelque temps au commerce, n'y fut pas heureux et s'en dégoûta à tout jamais, pour ne plus songer qu'à l'édu- cation des enfants qui lui étaient nés d'un mariage contracté le 17 février 1794. Un demi-siècle après, le 17 février de 1844, qui ramenait cet anniversaire, il écrivit à une de ses filles, Religieuse Hospitalière à Besançon : « Mes premières noces ont été le fruit de la nécessité des temps ; heureuse nécessité ! heureuse Providence ! J'adore les desseins de Dieu et je l'en remercie. Quant à cette fête an- nuelle quinquagésimale, moi et ma femme nous remercion nos enfants et petits-enfants du plaisir que notre existence conjugale leur procure. C'est dans eux, par eux et pour eux que nous vivons et que nous rions de temps en lemps... » M. Faivre s'était retiré à Lyon, vers 1805, et il n'en sortit