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EN ALLEMAGNE. 125 e autres formes que la philosophie du XIX siècle a cru pou- voir se donner, dans un ouvrage étendu que Michelet a publié sur l'histoire des derniers systèmes de philosophie en Allemagne, depuis Kant jusqu'à Hegel. L'arrivée de Schel- ling à Berlin détermina notre auteur à essayer de mettre éga- lement en évidence le néant des prétentions de son nouvel antagoniste. A cet effet il a publié, il n'y a pas plus d'un an, un résumé de l'histoire de la philosophie allemande du XIXe siècle, très concis, très intéressant, beaucoup lu en Alle- magne, et qui attaque amèrement Schelling. Semblable du reste, en ceci, aux précédenles publications du même autenr, ce dernier ouvrage n'épargne pas « ta triviale abstraction d'un Dieu extra-mondain », à laquelle est opposée comme seule vraie et seule certaine la doctrine de l'immanence du principe divin dans l'univers. La personnalité divine, dit Michelet, est l'essence de la personnalité humaine. Christ a eu le privi- lège d'arriver le premier à la conscience de cette identité de l'homme avec Dieu ; la vie éternelle consiste pour nous à nous élever comme le Sauveur, dans le cours rapide de notre vie passagère, à l'idée de l'existence de Dieu en nous. Dans un dialogue, enfin, que Michelet a publié il y a quelques semaines seulement, les interlocuteurs parmi lesquels se place l'au- teur lui-même, entament, à l'imitation de Socrale et de Platon, une profonde et élégante discussion sur la personnalité de l'absolu, débattent les doctrines spéculatives émises par Mi- chelet dans ses précédent ouvrages, et couronnent leur en- tretien métaphysique par un toast porté en l'honneur de la personnalité dans laquelle tous les hommes se trouveront un jour unis et identifiés; savoir, la personnalité éternelle de l'esprit. A part quelques écarts d'imagination et quelques erreurs historiques qu'il faut mettre sur le compte de l'enthousiasme apriorique de l'auteur, il y a, dans l'argumentation de Mi-