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LE RÉGIME CELLULAIRE. 111 Dans le compte final qu'un jour vous devez rendre, Se glorifiera-t-il d'avoir été d'airain ? — Mais vous riez, docteurs, avec un froid dédain! Et ce Gaspard pour vous n'est qu'une historiette, II ne prouve rien. — Soit ! c'est un point convenu. Mais venez avec moi dans un monde connu : Le martyr de Chilien, Sylvio, Lafayette, Direz-vous qu'ils en ont menti ? Direz-vous qu'ils n'ont pas senti, Qu'ils n'ont pas éprouvé cet horrible marasme, Cet abrutissement plus cruel que la mort, Qu'on ne peut surmonter sans un sublime effort! Ou leur répondrez-vous par quelque froid sarcasme ? Non ! vous avez pleuré sur leur malheureux sort ! Voilà les faits, docteurs ! voilà l'expérience ! Pitié donc, oh ! pitié pour vos pauvres captifs ! Que d'un autre côté vos esprits inventifs Cherchent un aliment à la folle science Dont ils se sont gonflés, sans en être moins creux ! Pitié, maîtres! pitié pour tant de malheureux Qui, soient-ils criminels, n'en sont pas moins des hommes ! Pitié pour vous! Dans le siècle où nous sommes, Les destins, a-t-on dit, et les flots sont changeants, Et nul ne peut se dire à l'abri des sergents !