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20                    DU MORCELLEMENT.

lui du morcellement. Ajoutons que si le morcellement eût
 pris fin avec les spéculations immobilières, la thèse que nous
 agitons n'aurait plus la môme importance et nous n'aurions
 pas à formuler les mômes conclusions.
    Les spéculations sur la propriété foncière ont, à notre ju-
gement , étendu l'œuvre révolutionnaire au - delà de ses
proportions utiles. Ce fait ressortira, si nous constatons ap-
proximativement quelle est la division la plus convenable
à la prospérité nationale, et quelles sont les limites de cette
division.
   Quelque difficiles que soient ces questions, nous devons
nous livrer à leur examen.
   On a beaucoup écrit, et la controverse a été agitée jusqu'à ce
jour, sur la question de savoir quelle est la plus avantageuse
 de la grande ou de la petite culture.
   Les économistes du XVIIIe siècle préconisèrent la petite
culture, basée sur la plus grande répartition de la propriété
foncière. Conçu dans des idées de réforme sociale, ce système
était assez généralement accepté en Europe, lorsque vint
Arthur Young qui proclama la supériorité de la grande cul-
ture, comme plus productive et moins coûteuse.
   Les assertions de ce célèbre agronome, soutenues et déve-
loppées avec force d'après des résultats et des calculs posi-
tifs, firent une révolution dans les esprits, par la réfutation
des idées les plus accréditées en faveur delà petite culture.
 Les publicisles du XIXe siècle ont traité cette thèse en divers
sens, très souvent dans des vues politiques et avec l'entraî-
nement de l'esprit de parti. Ce débat peut être simplifié, en
posant les questions avec la précision de l'impartialité. Si
l'on demande simplement quelle est la culture la plus pro-
ductive? Presque tous les agronomes modernes pensent
comme Arthur Young. Mais, s'il s'agit de décider quelle
est la culture ou la division foncière la plus avantageuse à un