page suivante »
BIBLIOGRAPHIE SOUVENIRS LITTÉRAIRES de MAXIME DO CAMP, deux volumes iu-8. — HISTOIRE DEFRANCESOUSLEMINISTÈRE DE MAZARIN, par CHÉREEL; trois volumes ia-18. — LA FERME DU CHOQUARD, par V. CHERBHLIEZ; un volume in-18. — PSYCHOLOGIE DES GRANDS HOMMES, par JOLY; un volume in-18. — ÉLOGES ACADÉMIQUES, par WALLON ; deux volumes in-18. Librairie Hachette. M, Maxime Ducamp, l'auteur connu de nombreux ouvrages, dont deux sont con- sidérables (sa monographie de Paris en six volumes et les quatre tomes des Convulsions de Paris sous la Commune), a réuni et publié les Souvenirs litté- raires, qu'il avait, depuis un an, insérés dans la Revue des Deux-Mondes. On pourrait parfois y souhaiter un peu plus d'indulgence ; mais on sait que cet écrivain se distingue surtout par la fermeté de ses opinions et la franchise de son langage, ce qui ne l'a point empêché d'ailleurs d'entrer, avant bien d'autres, à l'Académie française. Ses relations mondaines et artistiques ont été multipliées et brillantes et, en un style fort agréable, il nous donne sur Louis de Cormenin, le fils du noble pamphlétaire Timon, sur Gustave Flaubert, sur Bouilhet, sur beaucoup d'hommes de lettres ou de peintres contemporains, des détails inédits, authentiques et intéressants. Un des membres les plus éminents de l'Université, ancien recteur, ancien inspecteur-général, M. Chéruel, a terminé assez récemment une œuvre longue et importante qui lui fait le plus grand honneur et dont l'ensemble ne comprend pas moins de sept volumes. Le grand prix Gobert a été la digne récompense de son excellent travail, que le public a accueilli avec autant de faveur que l'Institut. Il avait d'abord raconté en détail l'histoire de la minorité de Louis XIV ; il y a joint, comme un complément indispensable, celle du ministère du cardinal Mazarin. Cet Italien, dont la politique a été presque toujours si française et dont les talents égalaient les défauts, fut longtemps jugé sur les témoignages de ses ennemis, et les chansons satiriques ou les pamphlets haineux des Frondeurs étaient la principale source où l'on puisait pour étudier ses actes. S'il dilapida les finances, s'il abusa de l'intrigue, son habileté dans sa conduite avec ses adver- saires, la souplesse de sa diplomatie, le rôle qu'il fit jouer à la France en face de l'Autriche et de l'Espagne sont des titres que la postérité ne peut mécon- naître.