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244                  LA REVUE LYONNAISE
dirai rien. Le peintre me paraît n'avoir pas été inspiré par la
grandeur delà scène qu'il nous représente. La figure héroïque des
deux frères de Witt méritait plus de travail et d'effort. Non qu'il
n'y ait des parties excellentes dans cet essai. Un peintre comme
M. Hillemacher ne peut pas être mauvais. Mais est-ce bien un
tableau d'histoire ? Or, si ce n'est pas un tableau d'histoire, ce
n'est pas un bon tableau. M. Hillemacher aurait dû empruntera
M. Rixens un peu du pathétique déchirant qui fait de son Paysan
en prière une toile dramatique et vibrante.
   M. de la Brely n'a pas d'égal dans l'art de rendre, avec une
adresse de pinceau poussée jusqu'aux dernières limites, les robes
revêtues par les modèles de ses portraits. La chaise Henri II qu'il
nous soumet est traitée avec beaucoup de'soin; ces teintes brunes
en opposition avec le noir du satin ont une énergie singulière.
L'étoffe chatoie, en reflets irréprochables. Ce sont là les qualités par
lesquelles M. delà Brely a brillé, brille et brillera. La femme qu'il
a voulu peindre est assise ; si elle se levait, elle se briserait
le front au cadre du tableau, et peut-être même au plafond de
l'atelier. Et cependant quelle fatigue ne doit-elle pas ressentir à
conserver une position aussi contournée. Par contre, le jeune
chasseur de M. Ghaine est bien planté ; la mine un peu renfro-
grée, comme s'il n'avait pas trouvé de grives. Il est vrai qu'à en
jugeripar la correction irréprochable de son costume, il n'a pas
dû se|lasser beaucoup à leur poursuite. La peinture de M. Chaîne"
 est d'un dessin correct, d'une couleur honnête, mais elle manque
 de mouvement. J'aime mieux le fumeur de M. Bussière, plus
 énergique, plus vivant, malgré certaines brutalités de coloration.
   Ce ne sont pas ces brutalités qu'on pourrait reprochera M. Dè-
tanger. Son dessin est excellent, et la pose de son modèle n'a rien
que de naturel. Mais l'impression est froide, et le coloris sec. Tout
autre est le portrait de MUe Dodu, cette héroïne du patriotisme
français, peintparM l l e Koch, avec beaucoup d'ampleur et d'har-
monie. L'artiste offre cette œuvre de grande valeur à la ville
de Lyon ; notre musée fait là une précieuse acquisition.
   C'est avec une commisération profonde qu'on s'arrête devant la
jeune femme exposée par M. Poncet. La femme en blanc... voyez
Wilkies Collins, un des bons romanciers anglais. Pâle et décolorée,