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336                   LA R E V U E LYONNAISE
que l'on a voulu, sans nul doute, faire le portrait de l'évêque pos-
sesseur du livre : c'est toujours le même prélat, vieux et, il faut bien
le dire,''d'une figure laide et commune, qui est représenté dans les
diverses fonctions de son saint ministère.
   Nous appellerons encore l'attention sur un beau missel du
quinzième siècle, qui porte les armoiries d'un prélat ou mieux d'un
protonotaire de la maison de Beaufort Canillac: Écartelé aux
 1 et 4 d'argent, à la bande d'azur, accompagnée de six roses de
gueules ; et aux 2 et 3 d'azur, au lévrier d'argent et à la bordure
componée d'argent et d'azur.
   La maison Roger ouRogier deBeaufort donna, on le sait, deux
souverains Pontifes au quatorzième siècle ; plusieurs de ses
membres entrèrent naturellement dans les ordres sacrés et par-
vinrent à de hautes positions dans la hiérarchie ecclésiastique; mais
une branche de cette illustre race, celle des seigneurs de Canillac,
porta seule l'écartelure d'azur, au lévrier et à la bordure com-
ponée ; c'est donc dans cette branche que nous devons chercher
le possesseur du manuscrit; or, parmi les descendants du
Marquis de Beaufort, seigneur de Canillac, son auteur, nous ne
trouvons, dans l'Histoire des grands officiers de la couronne
(t. IV, p. 323), que Jean, l'un de ses petits-fils, qui ait été dans
les ordres a la tin du quinzième siècle, date évidente du ma-
nuscrit, que nous proposons donc d'attribuer à ce personnage,
devenu sans doute protonotaire apostolique.
   Un missel in-folio, à deux colonnes, est orné d'encadrements de
pages, de quelques caricatures, d'animaux hybrides et enfin de
vingt-quatre miniatures assez importantes.
   Le dernier manuscrit que nous signalons date du commence-
ment du seizième siècle ; il est in-quarto et décoré de quarante-
cinq miniatures représentant les diverses cérémonies de la semaine
sainte. Ces miniatures nous paraissent curieuses pour la liturgie
lyonnaise; dans toutes les cérémonies, le prêtre, le diacre et le
sous-diacre sont mitres ; ce sont certainement des chanoines de la
métropole de Lyon qui, comme on le sait, portaient la mitre.
   On remarque, dans ce volume, une singulière représentation de
la sainte Trinité : les trois personnes divines sont des vieillards à
longue barbe et à cheveux blancs, semblables en tout point, tenant