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                    LES CHAMBREJS DE MERVEILLES                                    571
 depuis bien des années, le sol eût été fouillé bien souvent ; et voici
 ce qu'il en a dit dans sa Recherches des antiquités de la ville de
 Lyon, cliap. III, p. 46 : « Il ne sera pas mal à propos de dire que
 les RR. PP. Recollets faisant clore leur bien trouvèrent en
 creusant assez de pierres et au delà de ce qu'ils en avaient besoin
 pour bâtir. Ils découvrirent ensuite, fort avant en terre, des
 aqueducs et quantité de charbons et de la pierre brûlée, tristes
 restes des deux embrasements de Lyon.
    « Je ne parle point des autres antiquités qui y ont été déterrées,
 comme urnes lacrymatoires et médailles, parce que tout le ter
 ritoire de Lyon en fournit de même. J'ay moi-même, une fois,
 acheté environ sept cents médailles de bas argent qui avoient été
trouvées, tout à la fois, dans une urne, à un village auprès de
 de Lyon, appelé Chapponay. » Enfin Spon, ajoute plus loin, p. 56 :
 « Tout auprès de Saint-Just, il y a un couvent des Ursuies et
dans leurs vignes, l'on void des voûtes sous terre, percées de plu-
sieurs portes que le jardinier peut montrer aux curieux. Le peuple
les appelle la Grotte Berelle. Ce sont apparemment des bains ro-
mains de quelque bel hostel où l'on void dans les coins les tuyaux
d'où venoit l'eau. Un peu plus haut que l'Antiquaille on a dé"
terré des marches d'escaliers, des pièces de statues de marbre, des
carreaux de porphyre, de jaspe et d'autres pierres précieuses. »
On voit par ces diverses citations combien il fut facile à Spon de
se former une riche collection ; on ne pouvait trouver des mines
plus abondantes.
    La plupart des monuments romains sauvés de la destruction ont
été recueillis dans le musée lapidaire du Palais Saint-Pierre. Quel-
ques-uns cependant ont été enlevés à la ville d et M. Léon Rénier,
dans ses notes sur Spon (chap. iv, p. 74), cite, entre autre, une in-
scription très importante qu'on voit maintenant dans la précieuse col-
lection d'antiques réunie dans la salle du Zodiaque, à la Bibliothèque

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     Lyon a perdu aussi pour toujours une magnifique êtte en bronze de grandeur
naturelle de Grispine. Cette tête détachée du corps fut trouvée avec de nombreuses
inscriptions dans les fouilles faites sur l'emplacement de l'ancienne église de Saint-
Etienne démolie par la révolution. Un orfèvre de Lyon pour faire la cour à M. Denon,
directeur général des Musées impériaux, la lui donna et elle a orné longtemps le
grand escalier du Louvre \Lyon souterrain, par M. Artaud).