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392                        LA REVUE LYONNAISE

                                            II
      E so qu'aœa lou mais, sa vielha maire, Hermanda.
      Si la planh, si la bica, et si la recoumanda,
      Si proumet de far vist, aco ne se demanda :
      « Parciria de partir, mas lou dever zou manda ;
      « Prou genz te guardaran, e Vulpian lous coumanda...
              « Adi, preja per ieu !
                                           ni
      « Adi, preja per ieu, que fâcha un boun soudart!... »
      « Maire !... » E Duminh, segut de soun armada, part.
      Visigotz, sauvatz vous! Vequi l'orne!... Un loubart
      Tomba pus mens rajous sus un troupel escart.
      Dieus beneizis, segur, ilh e soun estendart;
      Lou pople reviscola... Eberhart, Eberhart,
      « Que ia de nueu ?,— Legietz. » Duminh es tout reguart :
      « — Per moia ! toun Vulpian me trata am forsa eguart ;
      « Bourc, chaste!, tout es meu... Que dema, pel pus tart.
      « Un chaval charjat d'aur me vènia de ta part;
      « Sinou, ta maire!... Ulric.» — AiDeus! touta ma charn
      « Me tremola !... Oh Vulpian !... Goumpanhous a l'azart !
              « Ma maire es preijounieira !
                                             IV
       « Ma maire es preijounieira, un traite l'a liurada !
       « En avant ! Aco teina ! » E Duminh, am l'armada,
       Arriba d'un' espencha oun sa maire esbarrada.

     II. Et ce que le plus il aime, Hermande, sa vieille mère. S'il la plaint, s'il la baise,
  et s'il la recommande, s'il promet de faire vite, cela ne se demande pas :
     « Je me passerais de partir, mais le devoir l'exige; assez de gens te garderont, et
  c'est Vulpian qui les commande... Adieu, prie pour moi !
     III. Adieu, prie pour moi, rfin que je fasse un bon soldat, mère! « Et Dumine,
  suivi de son armée, part. "Wisigoths, sauvez-vous! Voici l'homme!... Un grand,
  loup tombe moins furieux sur un troupeau écarté. Dieu le bénit, pour sûr, lui et son
  drapeau; le peuple reprend vie... — « Eberhard, Eberhard, dit-il, eh! quoi de nou-
. veau? — Lisez ceci. » Dumine est tout yeux : « Par le ciel! ton Vulpian me traite
  avec force égard; bourg, châleau, tout est mien... Que demain, au plus tard un che-
  val chargé d'or m'arrive de ta part, sinon, ta mère!..               « ULRICH. »
     — Ah 1 Dieu ! toute ma chair me tremble! Oh! Vulpian!.. Compagnons, au péril!
  ma mère est prisonnière.