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LES ORGANISMES VIVANTS DE L'ATMOSPHÈRE 423 faire passer un volume d'air donné sur une plaque de verre enduite d'un liquide visqueux,'peu siccatif, de telle sorte que les corps sus- pendus dans cet air viennent se fixer dans ce liquide, et s'y empri- sonner eux-mêmes à leur passage. La plaque est alors portée sous le champ du microscope, et l'œil exercé de l'observateur peut se livrer à la découverte d'un monde pour ainsi dire toujours nouveau. Mais pour les corpuscules vivants, le procédé, est tout autre. Sachant que ces microbes affectionnent certaines liqueurs, on force l'air qui les contient à passer à travers des liquides stérilisés, au préalable, et convenablement préparés. Une fois ensemencé dans cette infusion, le microbe croît, se développe, et se reproduit avec une extrême rapidité. On peut, dès lors, l'étudier toutà loisir, suivre la progression de son développement organique, analyser ses moeurs, et même l'évaluer numériquement. Longtemps on a hésité pour savoir si de tels êtres devaient prendre rang parmi les animaux ou les végétaux. Aujourd'hui, après longues discussions, on les classe dans le règne végétal. Quant à leur origine, si la théorie des générations spontanées a pu, durant un certain temps, avoir ses adeptes et faire école, au- jourd'hui,elle paraît abandonnée. « Les bactériens de l'air des villes, dit M. Miquel, peuvent avoir trois sources : venir delà campagne, de l'intérieur des habitations, ou du sol des rues. Le contingent des germes entraînés delà campagne à Paris, par la masse atmo- sphérique, est toujours très faible; il atteint à peine la dixième partie de ceux qu'on observe dans la rue de Rivoli; les neuf dixièmes restant ont donc une autre source, et proviennent, sans contredit, de l'intérieur des maisons et de la boue des rues, quand cette dernière est desséchée, pulvérisée par le roulage et le va-et- vient des passants. Les germes accumulés dans l'intérieur des appartements peuvent avoir eux-mêmes plusieurs origines, et venir, soit de la rue, soit des débris des substances alimentaires que la négligence des habi- tants laisse putréfier à domicile, soit encore des cabinets mal tenus et manquant d'eau. Les maisons où se trouvent des malades se peuplent évidemment des desquamations épithéliales, de virus figurés qui s'échappent du corps humain. Le séjour de ces éléments MAI 1883. — T. V. 28