page suivante »
FÉLIBRIGE 589 Felibres. Le deuxième prix a été obtenu par M. Marsal, de Montpellier, l'illus- trateur des œuvres de l'abbé Favre et de la Jarjaiado, de Roumieux. M. Amy, l'eminent sculpteur, vice-président des felibres, s'est récusé, ayant été amené à connaître les noms des lauréats. M. Got, membre de ce même jury, au dernier moment, n'a pu assister à là séance. Le concours musical a été également très remarquable. Les prix ont été dé- cernés par un jury composé de MM. Paladilhe, Uzès, Penavaire, Flégier, Mo- nestier et des membres du bureau de la Société des Felibres. C'est M. Mager. organiste du grand temple de Nîmes, qui a obtenu le premier prix, donné par le ministre des Beaux-Arts. Un deuxième prix ex-œquo a été attribué à M. Genin et à M. Jouveau, d'Avignon. MM. Félicien Poncet, Brunet et Jules Arnaud, ont obtenu chacun une mention honorable. Le rapporteur de ces deux concours était M. Reyne. La lecture des rapports terminée, la fanfare exécute une brillante finale. Le cortège se rend ensuite au jardin de l'église, devant le buste de Florian. Debout près du buste, Paul Mounet, de l'Odéon, lit la pièce couronnée ; sa voix pénétrante, ses regards, font passer des frissons d'admiration sur toutes les têtes. En l'absence de Glovis Hugues, un des lauréats du concours littéraire, M. Hyp- polyte Olivier, d'Anduze, est chargé de lire Y Ode à Clémence Isaure ; la magni- fique poésie du député de Marseille n'a point perdu à passer par les lèvres de ce diseur improvisé. On quitte le jardin. Les Felibres se rendent en pèlerinage à la maison de Flo- rian, à Ghâtenay, et à Aulnay, illustré par le séjour de Voltaire et de Chateau- brian. Voici l'heure du banquet. Le président, M. Jasmin fils, ouvre le feu des toasts en buvant au maire de Sceaux et à toute la ville. Puis, M. Faure lit la lettre de Mistral, annonçant sa visite pour l'an prochain et l'apparition d'un nouveau poème : Nerto, Des applaudissements reprennent quand M. Jasmin ouvre un télégramme venant de Saint-Raphaël et apportant aux Felibres de Paris, le cordial et chaud salut des Felibres de Provence et de tout le Midi. M. Elie Fourès, après avoir porté un toast aux lauréats du concours littéraire, donne lecture d'un curieux télégramme qui lui a été adressé par Alexandre Dumas fils, le matin même. M. Boursin, au nom de la Pomme, et M. Em. Ducros au nom de la Cigale, M. Read au nom de Y Alouette, portent des toasts auFélibrige. M. B. Jouve, vice-président de la Sartan, lit une belle pièce de vers provençaux, composée par l'héroïque explorateur de l'Afrique occidentale, le docteur Bayol. Voici la traduction d'une de ces strophes vibrantes : < Je serai toujours des premiers à venir à votre réunion, amis, car votre âme c « brûle du même feu que la mienne ; ne somme-nous pas les fils de la liberté qui « nous pousse à travers le monde. » Tous les convives boivent au sartanié Bayol et à son émule le cigalier Soleillet. Voici le tour de M. Constantin Roche. Avec une flamme impétueuse, il évoque le souvenir de Félicien David dont la Sartan a résolu de dresser la statue à Avignon, et appelle tous les fils du Midi à l'accomplissement de cette oeuvre patriotique.