Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                  LES CHAMBRES DE M E R V E I L L E S                            565
y a un nombre infiny de tableaux et de paysages de bons maîtres. »
Artaud, dans son Lyon souterrain, p. 70, dit aussi : « L'inté-
rieur de la maison est orné de peintures, on y remarque le songe
de Poliphile en grisaille. On y voit aussi de grands paysages et des
tableaux de fruits de Yan der Kabel1. Le jardin de cette maison
remarquable, outre des conserves d'eaux et des canaux, est égale-
ment rempli de débris antiques. »
    M. Paul Saint-Olive n'a pu non plus manquer de s'occuper de
l'hôtel de Meï dans ses excellentes recherches sur le vieux Lyon :
« La famille Meï, dit-il, est originaire de Florence et figurait déjà
à Lyon au seizième siècle. Ottavio Meï acquit cette maison en 1634
et l'augmenta en 1673. C'était un amateur d'antiquités. Louis XIY, à
son passage à Lyon, voulut le visiter. La partie de l'hôtel, con-
struite par Meï, est d'un style monumental et donne une assez
belle idée du sentiment artistique de son constructeur. Guillaume
Piluata, gendre d'Ottavio Meï8, s'étant ruiné, l'hôtel fut acheté par
le banquier Rivèrieux,le 30 janvier 1705, auprix de 15.210 livres ;
 le 21 novembre 1814, il passa aux mains des frères Fillion, puis à
 celles de Marc Chabry, sculpteur et architecte, né à Barbentane,
 en Provence, mort à Lyon, le 4 août 1727, dix ans après à la famille
 Poizat, à celle des Sauvetoiv, et enfin en 1762, la famille Lortet
 s'en rendit acquéreur. Aujourd'hui il est la propriété des
 P. P. Maristes, qui en faisaient le plus noble usage; mais ni leur
 science, ni leur dévouement pour les enfants des pauvres, dont ils

   1
      Van der Kabel, né à Lahaye en 1631 était venu se fixer à Lyon où il a beaucoup
travaillé ; il est mort sans postérité en 1705 et a été inhumé dans l'église de la Pla-
tière. Il peignit surtout des marines et des paysages et a fait quelques gravures. On
voyait encore avant la révolution plusieurs beaux tableaux de cet artiste chez M. de
Glatigny, à Saint-Genis; il a décoré aussi la maison de M. Sabot, dans la rue de la
Gerbe. On remarquait aussi deux de ses marines à l'h6tel du gouvernement ; malheu-
 reusement il se livait à l'ivrognerie et mourut pauvre (Pernetli, t. II, p. 146).
   Van der Kabel paraît voir appartenu à une famille nobiliaire dont M. Steyert a
donné le blason daus son Armoriai du Lyonnais, de la manière suivante: Vali-
der-Kabel, « d'azur à la bande de gueules chargée de sept étoiles d'or accompagné
 en pointe d'un lion de sable. »
    2
       A côté de l'hôtel Piluata, se trouve l'ancien hôtel ou Château de Milan. On
 croit, dit M. Paul Saint-Olive, qu'il fut construit par un des nombreux commerçants
 de Milan qui sont venus se fixer à Lyon pour y faire le commerce. Puis il passa à la
 famille Gelas; un Claude Gelas fut échevin en 1552 ; son fils Guillaume épousa
 Jeanne de Villars; cette famille avait son hôtel à la montée des Chazaux ; un de
 ses membres fut évêque d'Agen, mort en 163.