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                        LE CONGO


    Plus d'une fois j'ai jeté un coup d'œil attristé sur une mappe-
  monde ou une planisphère : je ne pouvais voir sans un amer re-
 gret tant d'espaces laissés en blanc, pour désigner des pays inex-
 plorés ou trop peu connus. Quelqu'un a pu dire avec une certaine
  raison que la géographie de la lune avait été étudiée d'une manière
  plus complète que celle de la terre. Il n'y aurait même rien à
 objecter contre cette affirmation, si beaucoup d'astronomes n'offraient
 pas à l'hypothèse cette hospitalité bienveillante que lui refusent les
 géographes.
     En tout cas, depuis quelques années, la fièvre des voyages s'est
 emparée de nous, et des explorateurs intrépides se sont promis,
 dût-il leur en coûter la vie, de combler les lacunes qui déparent
 nos cartes. Bien *des mobiles les faisaient agir, et maintenant
 encore les déterminent à quitter les joies du foyer. Les uns veulent
 donner carrière à ce désir des aventures qui enflamme lajeunesse :
 avant d'avoir trouvé pour leur vie un but définitif, ils l'occupent
 d'une manière fructueuse, puisque, en fin de compte, leurs voyages
 auront toujours une utilité pratique. D'autres sont désireux de
 faire avancer les sciences: ils parcourent des pays inconnus pour
y trouver des espèces animales et végétales que personne n'a encore
décrites, pour étudier des phénomènes géologiques jusqu'ici inob-
servés, ou bien encore pour constater des lois économiques que
nos Etats civilisés ne permettent pas de constater. D'autres enfin,
se proposent d'établir ou de développer l'influence de la France