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592 LA R E V U E LYONNAISE Mai l'ancèu couvave sis iôù ! de mai, l'air qui respire — souffla dans E'njour de mai, l'èr que respiro ton joyeux sentier, ~ et tout à coup, des fils de la lyre — le nid de rossignols Alenè dins toun gai draiôu, chanta ! E subran di fiéu de la liro Ganté lou nis de roussignou ! Vaqui nascu lou Felibrige, Voilà le Felibrige né, — ce midi de ton Lou miejour de toun bèu matin, beau matin, — après le silence et l'orage Après lou silènoi e l'aurige — tout couronné de rayons diamantés! — — A toi donc, douce aube des félibres, — Tout ceneha de rai diamantin. un piédestal élevé de leurs livres — dans A tu, douço aubo di félibre, la temple des plus beaux vers! — Clé- Un aut pedestau de si libre mence, à toi, pour ta livrée — la jolie Dins lou temple di plus bèu vers ! branche toujours verte — des micocoules de Mireille, — des chants d'amour les Clémenço, à tu, pèr ta lièurèio, plus variés.' Lou brout requist e sèmprè verd Di falabrego de Mirèio, Li cant d'amour H plus divers ! De quatre siècle lou grand flume Le grand fleuve de quatre siècles — Nous desseparo de si flot : nous sépare de ses flots : qu'importe à l'astre qui éclaire ! — au poète, ce ma- Qu'enchau à l'astre que fai lume, telot ailé! — Tant que le souci, la vio- Au pouèto, alut matelot? lette et l'églantine souriante — auront Tant que lou soucit, la vionleto leurs vertus et leurs parfums, — il y E l'agoulènço risouleto aura des abeilles félibresques,,— arrêtant leur vol sur elles,— qui jeunes, joyeuses Auransounperfum, sa vertu, et précoces, ne feront du miel que pour l'aura d'abiho felibrenco toi! Lou vôu sus élis abatu, Que jouino, gaio e premierenco, Faran de mèu rèn que pèr tu. Sèmpre e pertout toun astre briho Partout et à jamais ton astre brille : A la naturo dôu soulèu î — il est de la nature du soleil! — Toulouse, la Provence et la patrie — Toulouso, Prouvènço e patrio n'ont qu'un même flambeau. — Et toutes N'an tôuti qu'un même calèu ! les trois, tressaillantes d'orgueil, — ô E tôuti très em'alegresso, première des félibresses ! — veulent t'en- 0 premiero di felibresso ! tourer d'honneurs; — car si les oiseaux ont l'harmonie, — si les roses ont le par- D'ounour volon t'envirouna ! fum, — ij te faut, à toi, la gloire du Se lis aucèn an l'armounio, génie — pour te couronner! S'i rose lou baume èi douna, A tu te fau de l'engenio La glôri pèr te courouna ! ALEXANDRINE BRÉMOND.