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590                         LA R E V U E LYONNAISE
  M. Poujol se lève, et ce vieillard de quatre-vingt-un ans sait tellement l'art de
charmer et de ravir son auditoire que Gil Naza, enthousiasmé, lui porte un toast
chaleureux.
  Enfin, M. Jasmin ferme les toasts en buvant à la presse tout entière, qui a
témoigné jusqu'à ce jour aux Félibres, la plus large et la plus constante sym-
pathie.
  M. Faure et M. Fourès lisent alors des lettres d'adhésion venues de tous les
coins du Midi, en langue française et en langue d'oc, et signées des noms les
plus chers au Félibrige.
  Voici les dépêches officielles :
  Dépêche envoyée par les Félibres assemblés à.Saint-Raphaël.
                                                     Saint-Raphaël, 6 h. s.
             Eici plouran d'amour, d'ur, de reeouneissènço,
             Reçaupès en guierdoun lou cor de la Prouvènço.
 Pour tous : FRÉDÉRIC MISTRAL, MARIUS BOURRELLY, VICTOR LIEUTACD, LOUIS              ROUMIEUX,
       ALPHONSE MICHEL, JEAN MONNÉ, TAVAN, Félibres majoraux.



  Dépêche envoyée par les Félibres de Languedoc assemblés à Montpellier :
                                                          Montpellier, 6 h. 30 s.
                                   Que noste brinde,
                                       Afélibri.
                                       Fol, eletri,
                                   Tras l'aire drinde !
                                   De sous ârcéus.
                                   Tout lou a Parage »,
                                   Lou cor arrage,
                                   S'envolo a Scèus !
  Signé :   ALBERT   ARNAVIELLE,   CAMILLE   GHABANEAU,   ANTONIN GLAIZE,   FRIZET, ROQUE-
FKRRIER, CAVALLIER, ACZIÈRE, GHASSARY, GOULAZOU, GAUTIER, HAMELIN, MARSAL, RETTNER,
VERGNE.



   M. Ensenat, le poète catalan, adresse un sonnet à Clémence Isaure ; M, Jean
Moréas, le poète athénien, récite des strophes superbes aux Félibres ; M. Gayda
lit une fable de son compatriote Mir; M. Martial Moulin déclame une pièce
devers dans l'idiome dauphinois; M. Olivier chante le Melon de Cavaillon;
M. Gaillard promène l'auditoire émerveillé dans un poétique rêve savamment
déduit, à la façon d'un trouvère debout devant une cour d'amour ; M. Lombard
récite la Communioun di Sant de Mistral; M. Jasmin dit la Caritat au milieu
d'un religieux silence ; enfin, tous les convives entonnent en chœur, à l'unisson, la
chanson déjà populaire des Félibres de Paris.

                                                                  E. F O U R È S .