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LES CHAMBRES DE MERVEILLES 567
nale faillirent être envoyés à la fonte â la Monnaie,en 1793 ; l'évêque
constitutionnel Grégoire a dit à la Tribune delà Convention,
le 12 avril 1794: « Certains hommes trouvaient étonnant que l'on
conservât cette colonne de marbre qui vaut 20.000 francs, ils étaient
scandalisés qu'on n'eût pas encore envoyé à la monnaie les
boucliers d'argent qui sont au cabinet des médailles. » A cette
triste époque on vendit au prix de 17,000 livres à un orfèvre quj
le fondit, le riche medaillier de la grande Bibliothèque du Collège
de Lyon et on vola huit cents médailles en or. En 1870, les gardes
nationaux de Lyon, qu'on avait chargés de la garde de la maison
des PP. Jésuites saccagée par eux, la veille, enlevèrent aussi le
medaillier en or et le vendirent à un orfèvre assez vil pour l'acheter
et assez barbare pour le fondre.
CABINET PIANELLO DE LAVALETTE
Au dix-septième siècle, il se recontra aussi à Lyon un célèbre
connaisseur lequel, comme l'avaient fait le Président Bellièvre et
du Choul, an XVI, réunit dans les dépendances de son hôtel une
certaine quantité d'inscriptions antiques. Cet amateur était Lau -
rent Pianelli ou Pianello de La Valette, chevalier, seigneur
de La Valette, président trésorier de France, Prévôt des Marchands
en 1687 et 1688, de l'Académie de Lyon dont il fut l'un des fon -
dateurs et qui tint ses séances dans son cabinet de 1705 à 1711.
Pianello, d'une illustre famille italienne, était né le 19 mars 1718.
Assez érudit lui-même, il aimait les livres comme savant et comme
amateur, et se forma l'une des plus belles bibliothèques particulières
que Lyon ait possédées mais que la Révolution a dispersée. Cette
collection était riche en manuscrits et surtout en ceux des grands
historiens de son temps, entre autres de Pierre Bullioud, l'au-
teur du Lugdunum sacroprofanum, dont il était le parent
par sa mère, de Ouichenon, de J.-M. de La Mure, l'historien du
Forez, mort en 1676, de Louvet, l'historien du Beaujolais mort
vers 1680.
Il posséda également le célèbre cartulaire municipal de Lyon,
JUIN 1883. — T. V. 37