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556            '     LA REVUE LYONNAISE
   Si dans le texte du programme des réformes on lisait seule-
ment des projets de réclamations sur la nourriture, l'éclairage et
sur tout le matériel scolaire ; sur l'exploitation par les concierges
des lycées, on en conclurait que le progrès dans le bien-être suit
son cours; mais, comme le disent les rédacteurs du nouveau jour-
nal, « ceci est le petit côté de nos réclamations. » Ce dont ils tien-
nent à saisir l'opinion publique que ces détails toucheraient peut
être trop peu, c'est de la partie importante des réformes qui est le
but principal de l'appela la publicité. Get appel à tous les écoliers
de France en tête du premier numéro du journal est formulé en
ces termes :
   « Le gouvernement a décrété la liberté de conscience dans les
lycées et collèges ; mais jusqu'à présent cette liberté est demeurée
dans le domaine de la théorie. Ils sont rares les proviseurs qui
n'usent pas de leur autorité pour nous contraindre aux exercices
 religieux comme par le passé. »
   Afin de ne garder aucun doute sur les principes que prétendent
propager les représentants de la jeunesse studieuse devenue jour-
naliste, on peut retenir encore ces revendications : « Quoi ! nos
pères n'auraient plus le même droit que lorsque nous fréquentions
l'école communale ? Ne pourraient-ils plus librement nous eavoyer
au catéchisme ou nous en éloigner ? »
   « Nous ne voulons plus d'une science incompatible avec nos
idées ; nous, collégiens, nous réprouvons cette indigne parole :
crede quia absurdum, et, à Biaise Pascal n'en déplaise, voici
notre principe : gardez-vous de vous abêtir, il y a trop à
perdre.»
   Pour ne pas exagérer les citations, on peut se borner à repro-
duire cette conclusion émanée d'un prétendu lauréat de concours
qui formule l'expression de la libre pensée et de l'indépendance
absolue de la jeunesse en une dernière revendication résumant la
prétention dominante.
   « Nous appelons de tous nos vœux le décret qui doit donner à
tous les bahutiens (ce mot est de l'argot scolaire) la faculté de ne
plus assister aux exercices religieux, sans avoir besoin de l'auto-
risation de nos parents, et notre liberté de conscience se trouvera
à l'abri de toute atteinte. »