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544 LA REVUE LYONNAISE LOUIS VARINIER « Je crois que c'est en ce temps-ci (1520) que fut décidé, par un commissaire du Pape, un grand procès pour le doyenné de Montberthoud sur lequel Decines, ouDèce, fameux jurisconsulte, fut consulté. Je erois que Geoffroy d'Amboise, abbé de Cluny, avoit fait unir ce prieuré, ou doyenné, à son abbaye. Après cette union, la maison etl'églisedece doyenné furent abandonnées à des fermiers qui firent un grenier, une cave et des fenieres de l'église. Plusieurs témoins ayant été ouïs, qui déposèrent qu'ils avoient vu l'église remplie de blé, de foin, et de tonneaux rem- plis devin ; il ne s'y faisoit plus d'aumône ; on n'y exerçoit plus l'hospitalité, et ce doyenné étoit privé de tout service ; ce qui fit que Louis Varnier ou Varinier se pourvut au Pape à qui il représenta que cette union étoit injuste; qu'elle avoit servi à abolir le service dans cette église, au lieu de l'y maintenir, et demanda ce doyenné au Pape qui nomma une commission pour venir sur les lieux ; pour s'assurer de la vérité des faits exposés par Varinier; pour casser l'union et conserver ce doyenné à commande à ce Varinier, jusqu'à ce qu'il eut pu faire profession de l'ordre de Cluny, si tout son exposé étoit vrai. Ce Varinier fit appeler Geoffroy d'Amboise pour comparoitre devant ce commissaire; il ne com- parut pas. Cet abbé ayant résigné cette abbaye à Aynard de Boissy, qui lui fit unepension sur le prieuré de Montberthoud, ce nouvel abbé y fut aussi assigné ; il fit aussi défaut et ne se présenta point. Dèce, consulté par le commissaire du Pape, fut d'avis que l'union étoit nulle, et que le doyenné de Montberthoud devoit être conféré à Varinier ; suivant les lettres ou mandats de Sa Sainteté (c'étoitle Pape LéonX). » (Aubret, t. III, p. 211.) FRANÇOIS VARINIER « Noble François Varinier, seigneur de Tanay, donna son dénombrement pour la seigneurie de Tanay, près Trévoux, et de la paroisse de Saint-Didier-de- Fornans (au mois de mars 1539) ; seytérées de terre yjoignant, qu'il estima 4 livres de rente la seytérée ; on n'y estime la fauchée de pré qu'à 39 sols; l'ouvrée de vigne que 15 sols ; il comprend la prise d'eau pour ses prés et pour les fossés de son château. Il dit qu'il a cinq ou six hommes guettables et fortifiables ; il déclare posséder des biens acquis par ses ancêtres, et joints à Tanay ; le port de Tré- voux et le petit péage qui prend 10 deniers par bateau qui descend chargé de marchandises, lorsqu'il paie 5 sols de péage à Trévoux et au-dessus. Il estime le tout à 70 livres de rente, valant 5 ânées et 5 charges de cheval ; mais il n'en fait pas d'autre estimation, ni du surplus de sa rente qu'il dénombre entièrement. II marque même les aliénations qu'il avoit faites de quelques rentes, ou celles qu'il avoit engagées en 1532. Jacques Varinier, doyen de Trévoux, donna un