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S AL 0 N D E S G U LPTU RE EN 1 8 8 3 .-:--:..-•..-. , A une époque, où les œuvres distinguées sont rares en tous genres, dans un temps où les peintres, livrés à l'impulsion des systèmes les plus contradictoires, semblent marcher au hasard dans toutes les directions; à la fin d'un siècle qui paraît, on peut le dire, épuisé par une production surabondante, comment se fait-il que la statuaire se maintienne presque sans défaillance, dans, des régions véritablement élevées? D'où vient que depuis vingt-cinq ans nos collections publiques ou privées se soient enrichies, sans cesse de tant de marbres remarquables, et de si peu de bons tableaux? D'où vient que cette année encore, au Salon de 1883, lorsqu'on descend des galeries réservées à la peinture, étonné, troublé, préoccupé par tout ce qu'on y a vu d'extraordinaire, — depuis l'invraisem- blable exhibition de M. Puvis de Chavannes jusqu'à la tentative au moins bizarre de M. Gazin, — on se sente en quelque sorte ranimé et consolé par la simple présence des blanches formes de plâtre ou de marbre qui s'alignent avec une dignité tranquille dans la vaste nef du palais de l'Industrie ? D'où vient cette supériorité obstinée des sculpteurs sur les peintres? supériorité d'autant plus singulière 1 Notre collaborateur, M. Jean de Moustelon, n'ayant pu, cette année, nous, pré- senter les Artistes lyonnais au Salon, nous sommes heureux d'y suppléer par une, élude d'un critique bien compétent, M. Gustave Goepp, sur la sculpture en 1883? cette partie d'ailleurs la plus glorieuse de l'art français contemporain.