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438                   LA REVUE LYONNAISE
 resteront libres entre Franceville et Ntamo, nous sommes maîtres
 du commerce dans ce pays. Ce nom de Ntamo, je viens de l'écrire
encore, pour me conformer à la coutume : bientôt il sera oublié
pour celui de Brazzaville, car notre station de Stanley-Pool a été
ainsi nommée par la Société de Géographie, et tout le monde a
applaudi à cette décision.
    Enfin,notre courageux explorateur compléta la reconnaissance
 du pays, en descendant la vallée du Niari,qui se jette dans l'Océan
 Atlantique, sous le nom de Quilliou. Cette rivière est trop peu
 importante pour être navigable. Mais elle coule dans une vallée
peu accidentée, qui n'est elle-même séparée que par un plateau
très peu élevé de la vallée du Djoué et de notre station de Brazza-
 ville. Il serait possible de mettre à profit cette disposition du sol
pour établir un chemin de fer qui relierait directement cette station
 avec l'Atlantique. La route serait plus courte que parle bassin de
 l'Alima et celui de l'Ogooué, et les mines de cuivre et de fer que
 renferme le bassin du Niàri, couvriraient une partie des frais de
 l'entreprise. C'est pendant ce dernier voyage que M. de Brazza
 rencontra M. Stanley et qu'il accepta son hospitalité à N'dambi-
 M'bongo : nous les verrons bientôt de nouveau réunis à Paris.
    M. de Brazza, en quittant notre station de Stanley-Pool, l'avait
 laissée sous la protection du pavillon français, que gardait le ser-
 gent Malamine avec trois laptots sénégalais. C'était une garde
 dérisoire, si nous n'avions eu pour nous les sympathies pro •
 noncées de tous les chefs indigènes : c'était suffisant avec l'appui
 de Makoko et de ses vassaux. Il fut bientôt facile de s'en assurer.
A force de monter cet immense escalier de plateaux qui conduit de
Vivi jusqu'à Ncouna, Stanley était arrivé en amont de la dernière
cataracte. Il voulut passer sur la rive droite du fleuve, afin
d'aviser à y établir une station. Mais il fut bien surpris de trouver
le sergent Malamine, avec le pavillon français qui indiquait la prise
de possession accomplie par nos explorateurs. Il essaya de parle-
menter avec les indigènes, qui, de leur côté, montrèrent la défiance
la plus grande, et le tinrent bloqué dans un endroit marécageux où
il fut bientôt à court de vivres.
    Ce fut bien pis, quand il eut essayé de traiter avec Itsi-Ngaliémé;
un chef indigène de la rive gauche, qui depuis longtemps essayait