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      LES ORGANISMES VIVANTS DE L ' A T M O S P H È R E          421
   Mais ce n'est pas tout ; à côté des corpuscules minéraux, on
trouve encore des cellules ou débris de cellules ayant appartenu
au règne animal ou végétal. Tantôt la matière organique apparaît
sous forme de plaques, de lamelles, de masses informes, de granu-
lations agglomérées par un ciment incolore, jaunâtre ou brun, de
fibres déchiquetées sur la nature desquelles on ne saurait encore
se prononcer. Tantôt, au contraire, on reconnaît distinctement de
minces couches épidermiques, des fragments d'organismes ani-
maux, des poils simples ou rameaux enlevés par les vents aux
tiges ou aux feuilles des plantes, du pollen des fleurs, des gra-
nules d'amidon, des spores cryptogamiques, des algues de toutes
sortes, du duvet échappé au corps des oiseaux, des écailles des ailes
de papillon, des fragments de carapaces d'insectes, et même jus-
qu'à des dépouilles entières de microscopiques acariens!
   Voilà pour le domaine des corps animés. Mais leur poids ou leur
proportion est loin d'être toujours et partout la même. Le poids
des sédiments aériens récolté aux champs est, sous un même
volume d'air, toujours plus faible que le poids des poussières re-
cueillies dans nos grandes villes. Après les grandes pluies et les
froides gelées, il diminue sensiblement, et devient plus grand, au
contraire, par les temps de sécheresse prolongée. Veut-on con-
naître quelques chiffres plus éloquents que tous les dires ? A Paris,
dans des conditions atmosphériques normales, on compte jusqu'à
huit millièmes de gramme de ces petits corpuscules ou poussières
minérales dans 1 mètre cube d'air. En prenant le chiffre mini-
mum de 0 gr. 006, et considérant une masse d'air de 5 mètres
d'épaisseur sur l'étendue du Champ de Mars qui a 500.000 mètres
carrés de surface, cette masse d'air ne renfermerait pas moins,
d'après les expériences de M. Tissandier, de 15 kilogrammes de
corpuscules !
   Nous n'avons encore parlé, jusqu'à présent, que des cadavres,
des corps inanimés, des produits solides dénués de toute vitalité,
et répandus dans l'air. Mais à côté de ce monde passé, il en est un
autre doué d'une vie propre, organique, essentiellement mobile, et
qui joue dans notre existence personnelle un rôle des plus impor-
tants. Tels sont les organismes bactéries ou microbes, divisés en
micrococcus, bactériums, bacilles, vibrions et microbes spirales.