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422 LA RKVUE LYONNAISE Ce sont ces petits êtres, parfois répandus à l'état de myriade, qui engendrent la fermentation, et donnent naissance à la décomposi- tion putride. Trop souvent, hélas ! ils portent de proche en proche la plupart de nos maux, engendrant les épidémies les plus terribles, semant la mort sur leur passage. Ces redoutables petits êtres se présentent à l'observation sous . les formes les plus diverses. Tantôt, comme les micrococcus, ils affectent la forme de cellules globuleuses privées de mouvements spontanés, colorées ou chromogènes; tantôt, comme les bactériums, ce sont de petits bâtonnets courts, isolés ou réunis par paires, se déplaçant dans toutes les directions, les uns avec une grave len- teur, les autres avec la rapidité de la-flèche, en ligne droite ou dans un mouvement rotatoire. Chez les bacilles, l'organisme se perfec- tionne; ils semblent constitués de cellules disposées en filaments rigides, de longueur indéterminée, mobiles ou immobiles, faits d'articles rectilignes, mais parfois enroulés ou enlacés sur eux- mêmes ; quelques-uns sont rameux. Enfin les vibrions sont encore plus complexes ; ce sont des organismes filamenteux, mous, non rigides, se déplaçant dans les liquides à la manière des anguilles. Nous n'avons ici parlé que des grandes divisions admises par M. Miquel dans son ouvrage; mais ajoutons bien vite que chacun de ces genres comprend en outre un nombre considérable d'espèces et de variétés, ayant chacune une physionomie particulière. A telle ou telle époque, dans un milieu donné, ou lors de l'apparition d'une épidémie infectieuse, on observera aussitôt dans l'air une forme particulière de ces microbes qui paraîtra dominer, et qui, une fois la cause disparue, semblera s'évanouir pour renaître à nouveau si la même cause se manifeste encore. Tel liquide en dé- composition ou en fermentation, eau, lait, sang, virus de toute nature, etc., aura son microbe propre, spécial, le plus souvent déjà connu, et que l'Å“il exercé de l'observateur sait bientôt déceler à travers les organismes qui pullulent dans ce milieu. Pour étudier ces corpuscules morts ou vivants, pour en suivre les mouvements et les transformations successives, pour analyser les moindres détails de leur histoire, on fait usage de procédés fort ingénieux. Pour les corps privés de vie, on se borne, en principe, Ã