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3C6                         LA REVUE LYONNAISE



      RECHERCHE DES USURPATEURS DES TITRES DE NOBLESSE, DANS
       LA GÉNÉRALITÉ DE LYON, 1696-1718, publiée d'après le manuscrit ori-
       ginal, précédée d'une notice et suivie d'une table, par V. DE VALOUS, ancien
       bibliothécaire. — Lyon, Aug, Brun. 1882, in-8. P r i x : 2 fr. 50.
    On a souvent confondu le droit d'acquérir des terres nobles avec la noblesse
 elle même, et cette crovance erronée a favorisé grandement les usurpations de
la noblesse, qui se produisirent dès le quatorzième siècle, mais qui devinrent plus
nombreuses aux seizième et dix-septième siècles. Ces usurpations avaient surtout
des résultats fâcheux pour la fortune publique; car l'exemption de la taille, dont
jouissait la noblesse, faisait peser plus lourdement sur les contribuables le fardeau
des impôts.
    Vainement, en 1579, l'ordonnance de Blois avait déclaré que la possession des
fiefs n'anoblissait point les roturiers ; vainement aus-si les rois de France avaient
essayé, à plusieurs reprises, de réprimer ces abus. Ce ne fut qu'en 1666 qu'un
arrêt du Conseil du roi, provoqué par Colbert, prescrivit des mesures sévères et
efficaces pour les recherches des faux nobles et la vérification des titres de no-
blesse. Mais, à cause de la guerre, l'exécution de cet arrêt fut suspendue en 1672,
pour être reprise seulement en 1696.
   Le registre des décisions rendues, à cette dernière date, par l'intendant de la
province, a été retrouvé aux archives départementales, par M. V. de Valous,
qui le publie aujourd'hui. Ce document renferme cent quarante-sept jugements,
et il en résulte que pendant les recherches de 1666 et 1696, cent soixante-sept
familles furent maintenues dans leur qualité, et que trente et une condamnations
furent prononcées pour usurpation des titres de noblesse.
    La recherche de l'année 1696 était demeurée, jusqu'à ce jour, complètement
ignorée de nos historiens. Aussi la publication de ce document offre-t-elle un
véritable intérêt pour l'histoire d'un ordre « qui eut, dit M. de Valous, sa raison
d'être, car il a contribué largement à l'extension et à la prospérité de la France >'.



      ROLE DE LA MONTRE et revue, faite le 24 décembre 1612, de la coinpa-
       pagnie de cent hommes d'armes des ordonnances du Roy, commandée par
       Messire Charles de Neufville, sieur d'Halineourt et de Villeroy, lieutenant
       général, pour Sa Majesté, en la ville de Lyon, pays de Lyonnais, Forez et
       Beaujolais. — Lyon, imprimerie Mougin-Rusand, in-8, 18S2. — (Extrait des
       Mémoires de la Société littéraire de Lyon).
   Si l'ordre de la noblesse eut ses privilèges, il avait aussi ses charges, au
nombre desquelles était l'obligation du service militaire, c'est-à-dire du service
permanent de la vie. Pendant près de six siècles, la noblesse a fait la force de
nos armées, et c'est elle qui donna pendant longtemps à la cavalerie française la
renommée qu'elle avait en Europe.
   Dans chaque province, les gentilshommes formaient ainsi une compagnie
d'hommes d'armes, soumise à des revues périodiques, passées par les grands
sénéchaux ou baillis. Ces revues ou montres avaient à la fois pour objet de pré-
venirjes usurpations, dont nous venons de parler, et d'exercer une surveillance
disciplinaire sur les officiers et les hommes d'armes de ces corps d'élite.