page suivante »
BIBLIOGRAPHIE LA FKMME FRANÇAISE dans les temps modernes par CLARISSE BADER. — Didier et G18, libraires-éditeurs, 35, quai des Augustins, Paris, 1883, 1 vol.; prix : o f r, Ml'e Clarisse Bader poursuit la série de ses études sur la Femme, dont deux volumes déjà ont été à juste titre couronnés par l'Académie Française. La Femme Française dans les temps modernes se recommande, comme ses devancières, par une érudition sérieuse, en même temps que par des idées pro- fondément saines et par une remarquable clarté de style. L'auteur étudie d'abord l'éducation des femmes. A partir du seizième siècle, l'existence de la châtelaine devient plus sociale que domestique. Deux grands courants s'établissent qui font, l'un la femme de la Cour, l'autre la gardienne du foyer, fidèle aux antiques traditions. A cette époque, il y a eu un grand nombre de femmes lettrées; au dix-septième, on en rencontre moins, mais alors apparais- sent les Précieuses. Le but que poursuivaient Molière et Boileau en flagellant ces dernières est dépassé, et le goût de l'instruction tend à se perdre. Les véritables principes de l'éducation sont proclamés par Fénelon, mis en œuvre par Mme de Maintenon. Au dix-huitième siècle, les femmes philosophent; mais tout est alors sacrifié à l'enseignement du maintien, l'éducation n'est plus que l'art de plaire. Les nombreux et curieux détails sur les mœurs, sur les mariages principalement, abondent dans cette partie de l'ouvrage. Quelle a été l'influence de la femme dans la vie intellectuelle et dans la vie pu- blique de la France ? A cette occasion l'auteur passe eu revue toutes les femmes illustres qni ont protégé les lettres et celles qui les ont'.elles-mêmes cultivées: Marguerite d'Angoulême, Louise Labé, Clémence de Bourges, Pernette du Guil- let, Marie de Romieu, la marquise de Rambouillet, M me Dacier, M'n0 de Sévigné, les salons du dix-septième et du dix-huitième siècle : on comprend l'intérêt de cette étude. Quant au rôle politique des femmes, l'auteur n'en est guère partisan. Pou^ Mlle Bader, leur influence dans les affaires publiques depuis le seizième siècle a été généralement néfaste. Là où elle a exercé une action bienfaisante, c'est dans les œuvres de charité où elles ont été vraiment admirables. Le dernier chapitre : La femme au dix-neuvième siècle, cat fécond en utiles