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                               LE CONGO                               271
pas non plus bien connue. Les forêts sont composées des essences
les plus diverses, parmi lesquelles on remarque surtout le baobab,
le bombax épineux, et diverses espèces de palmiers. L'Elaïs gui-
neensis, qui appartient à cette dernière famille, est un des arbres
les plus productifs du Congo. On peut d'ailleurs affirmer que pres-
que partout la terre est d'un étonnante fertilité : elle n'a pas en-
core été épuisée parla culture intensive, carie nègre ignore ce que
c'est que le travail, et il aime mieux vivre misérablement que de
se procurer une nourriture confortable à la sueur de son front. Le
manioc, le maïs, les arachides se développent rapidement sur les
plateaux ; les plaines basses sont très favorables à la culture de
la canne à sucre ; enfin beaucoup de régions ne demanderaient
qu'un peu de travail pour produire le cotonnier, le caféier, le
tabac et le palma-christi, qui viennent d'eux-mêmes à l'état sau-
vage. Autrefois, les chefs indigènes se faisaient des revenus en
vendant leurs sujets ; latraite des nègres leur donnait un revenu
assez rémunérateur, pour qu'ils ne songeassent pas à s'en créer
d'autres. Depuis que ce honteux trafic est défendu par les nations
civilisées et qu'il est devenu impossible sur le littoral du Congo,
ces chefs échangent surtout l'ivoire et le caoutchouc, que l'on peut
se procurer sans trop de travail. Mais quand les nations euro-
péennes auront pénétré dans l'intérieur du pays à la suite de la
France, le commerce se développera et réclamera d'autres ali-
ments. Probablement les nègres songeront alors à exploiter le sol
et deviendront agriculteurs à leur manière. Ce travail de la cul-
ture sera chez eux un nouvel élément démoralisation.
   La faune du Congo est la même que celle du Zambèze et de la
Guinée; ceux qui ont lu les récits de Livingstone et de Cameron
la connaissent complètement. Il suffit de nommer parmi les ani-
maux les plus particuliers au pays, les salalês, c'est-à-dire les
fourmis blanches que nous appelons termites, les hippopotames et
les caïmans. Les éléphants doiventêtre très nombreux dans l'inté-
rieur, car l'ivoire abonde dans les comptoirs et y est l'occasion de
bénéfices considérables pour les négociants européens.
                                            A. L E P I T R E .
   (La fin au prochain         numéro.)

      MARS 1883.   -   T. V.                                     18