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[LES CHAMBRES DE MERVEILLES 101 Au-dessus de la porte de cette bibliothèque on avait placé l'in- scription suivante : Hic vivunt mortui superstites sibi, Hic tacent et adsunt, Hic loquunturet absunt. M. Breghot du Lut, en reproduisant cette inscription dans ses Nouveaux Mélanges (p. 24), a dit à son égard : « Sénèque ou Pline le jeune ne se seraient pas expliqués autrement. C'est dans ce goût d'antithèses et de pointes si éloigné de la noble simplicité des beaux siècles qu'écrivait le P. Pierre Labbe, et nous ne serions pas étonné que ce fût lui qui eut rédigé l'inscription que nous venons de transcrire. En tous cas, il ne l'eût pas désavouée. » Lorsque le nouveau local de la Bibliothèque fut achevé, le P. Janin fut chargé de sa garde et Delandine rapporte qu'il y mit le meilleur ordre. 11 avait pu le voir de ses yeux. Le vénérable P. Janin voulut bien aussi classer et inventorier le médaillier de sa maison que la Révolution, bien entendu, a volé et pillé. Cette collection, assez riche cependant, n'était pas connue et nos écrivains ne l'ont pas même mentionnée. Mais son existence m'a été révélée par un volume manuscrit (n° 102) de la Bibliothèque du Palais des Arts et qui a pour titre : Catalogue des médailles données à VAcadémie par M. Arthaud, ancien.directeur du Musée, en 1835. Dans ce volume se trouve, entre autres, la minute d'une partie du cata- logue du médaillier des Augustins dressé par le P. Janin. Cette minute, entièrement de la main de ce religieux, est intitulée : « Catalogue des médailles impériales en argent déposées dans la Bibliothèque du couvent des grands Augustins par moy, F. Joseph Janin, le 5 juillet 1782. Cette minute forme un cahier de vingt pages, sur deux colonnes, d'une écriture très lisible, quoique bien fine. Ces médailles en argent sont très nombreuses; la première inscrite est de Pompée et la dernière de Postume ; chacune est décrite avec un soin minutieux, avec l'indication de ses divers types, parfois très multiples, en ce qui concerne surtout les médailles d'Auguste, de Trajau, de Hadrien, deSeptime-Sévère, de Gordien et de Philippe. Mais M. Artaud semble ne pas avoir retrouvé aussi dans les greniers du Collège les inventaires des FÉVRIER 1883 - T. V 11