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132 LE REVUE LYONNAISE
« I mort subre l'camp de batalho,
En cridant : « Maire ! » — Dieus ! Paurou ! »
La forto doulou l'estanalho ;
Sul' sieti toumbo. Ai ! n'a pla prou !
Al miei del banc, les vielhs s'ajassoun,
Tristis, muts, al soulelh gaujous,
Mentre que datant élis passoun,
En bascalà nt, dous mainatjous.
27 de janviè 1882.
« Il est mort sur le champ de_bataille, en criant; « Mère! » — Dieu ! Pauvret ! »
La forte douleur le tenaille ; il tombe sur son siège. Ah! il en a assez.
Au milieu du banc les vieux s'installent, tristes, muets, au soleil joyeux, tandis que
devant eux, passent, eu riant aux éclats, deux petits enfants.
87 janvier 18S2.
AS AMOURIÈS
P E R LES TTSSEIRES DE SEDO L I O U N E S E S
« Vieure en t r a v a i l l a n t . »
Quand tournara veni la sasou des poutous,
Amouriès/amouriès, vostris freules broutons
Auran vestit les brancs de ramo satinado
Qu'es le fresc nouiriment de la bebo afanado
A se ne fa'n rigol per flala les rais d'or
Del coucou treluzent, — un miraclous trésor
Pes canuts tant valents que la pauriero acabo !
0 fortis amouriès, creissets, coumouls de sabo,
Trounc nerviùt e ramplec, ardit e verd capelli
AUX MURIERS
POUR LES T I S S E U R S DE SOIE LYONNAIS
« Vivre en t r a v a i l l a n t . »
Quand reviendra la saison des baisers, mûriers, mûriers, vos fragiles bourgeons
auront vêtu les branches d'une rainure satinée. C'est la fraîche nourriture de la che-
nille, empressée à s'en gorg'er pour filer les rayons d'or du cocon éblouissant, — un
merveilleux trésor pour les canuts vaillants que la misère achève! 0 forts mûriers,
vous croissez, comblés de sève; tronc nerveux et râblu, faîte hardi et vert qui luit et