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AUGUSTE FOURÈS 133 Que lusis e fresino al mitan del Soulelh, Racinatge espandit dins la terro founsudo, Creissets ! — E dins Lioun, l'industrio es agudo! Le bue de la cieutat n'a pas mai le baralh Qu'acoumpagnabo's cants des oubriès en travalh ; L'orne despouderat aveuso la machino. I a très cent nonanto ans qu'es venguts de la Ghino Al vilatge d'Alan, proche Mountelimart, Belis prouvesidous des mestiès de Jacquart ! Coumo gens de valou marquats dins nostro istôrio E pourtats de belets al soulelhas de gloriô Qu'aureoulejo, naut, le païs mièjournal ! Albres d'or, albres d'or del pople ourlental Qu'a fabricat, prumiè, las estofos de sedo, Poudets daissa 's magnans sens fuelho, sus lhour cledo, Vous podoun virouna cucos e canilhats E les vostris ramels s'arrança degalhats ! La naveto de bouis qu'entre 's fialsses se couito De nada roundement parivo à -n-uno trouito Que va, ven, al travès del rieu plé de clairou, — La fino espandis-tramo es aro sens vigou ; De milantis telhès soun muds dempuei dous meses, 0 malcor ! E dount ven que's oubriès liouneses Lutoun countro 1' mal-ur, le caitiviè, la fam ? Se pourtariô pas mai raubos qu'an tant de flam frissonne aux rayons du soleil, racines étendues dans la terre profonde, vous croissez ! Et dansLyon, l'industrie est sans ressource ! La ruche delacitén'apluslebruitqui accompa- gnait les chants des ouvriers en travail; Vhomme impuissant rend veuvelamachine. Il y a trois cent soixante ans que vous êtes venus delà Chine au village d'Alan ' , près de Montélimart, beaux approvisionneurs des métiers de Jacquard ! Comme gens de valeur vous marquez dans notre histoire et vous apportez des rayons au grand soleil de gloire, auréole sublime du pays méridional! Arbres d'or, arbres d'or du peuple oriental qui a fabriqué, le premier, les étoffes de soie, vous pouvez laisser les magnans sans feuilles, sur leur claie, ils peuvent vous vriller, chenilles et perce-bois, et vos rameaux (peuvent) s'arracher déchiquetés ! La navette de buis qui se presse entre les fils (de la chaîne) de nager prestement, pareille à une truite qui va, vient à travers le ruisseau plein de clarté, la svelte étale trame est maintenant sans vigueur ; des milliers de métiers sont muets depuis deux mois. 0 mal de cœur! Et d'où vient que les ouvriers lyonnais luttent contre le malheur, l'imrnondicité et la faim ? On ne porterait plus robes qui ont tant d'éclat et si belles l Dans le quinzième siècle.