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AUGUSTE FOURES 131 Le paure orne se renouvelo Soun ouro de dolh, — es tout blanc. Vol parti, — t'a la toumbarelo E s'apuio à -n-un cap del banc. E mentre que l'autre lagremc, El sousco, e lèu pot i parla : « Peire, è no doulou que s'estremo ! Te la vau moustra saquela. « 0 moun amie ! Abiô n mainatge Que m'aimabo de tout soun cor ; Ero brave, plé de couratge. Sensé le vanta valiô d'or. < De nostre oustal fousquètla joio. i 0 boun-ur ! Gresquet dous e fort. Per que fa ? Per esse uno proio D'emperatou. Toumbèt al sort. « Sètanto dex ! L'afrouso annado ! Abiô vint jouns de permissieu, Quand la Prussio descadenado' Venguèt sus nous aus. Qun adieu ! « Me diguèt : Pararè la Franco. Cal pas que's loups venguen aici ! De nostro car fa 'no boumbà nso A ne daissa pas un boussi. » t e pauvre homme se renouvelle son heure dé deuil; il est tout (pâle). Il veut partir, mais il a sans cesse des défaillances et s'appuie à l'un des bouls du banc. Et taudis que l'autre larmoie, lui songe, et bientôt il peut lui parler : « Pierre, j'ai une douleur qui s'enferme! Je vais te la montrer cependant. « 0 mon ami! J'avais un enfant qui m'aimait de tout son cœur; il était bon, plein de courage. Sans le vanter il valait de l'or. « De notre maison il fut la joie. 0 bonheur ! Il grandit doux et fort. Pourquoi faire? Pour être la proie d'un empereur. Il tomba au sort. « Soixante-dix! L'affreuse aimée! Il avait vingt jours de permission, quand la Prusse déchaînée vint sur nous. Quel adieu! « Il me dit': « Je défendrai la France! Il ne faut pas que les loups viennent ici, et de notre chair faire bombance à n'en pas-laisser un morceau. » . .